Julie Susini (Maïwenn) fait équipe avec Raphaël Berger (Malik Zidi) depuis deux ans. Alors que quatre braquages de DAB à la voiture bélier ont eu lieu, toutes les équipes sont sur le pied de guerre lors d'une cinquième tentative des truands qui, à chaque fois, se sont échappés par les souterrains de la capitale. Les trois responsables sont arrêtés, mais Julie, qui se trouvait en sous-sol avec son équipier, ne réapparaît pas. Sa mère, Catherine (Nathalie Baye), ancienne flic à la retraite, décide de mener l'enquête...
Voilà pour le moins une intrigue policière qui, par son atmosphère et surtout son décor, ne manque pas d'originalité. Les bas-fonds de Paris, avec leurs trois étages, constituent en effet le personnage principal, ex-aequo avec l'agressive Catherine et le falot Raphaël. Si l'un des scénaristes, Fred Cavayé, ne présente pas le pedigree cinématographique d'un Olivier Marchal, il n'en a pas moins donné deux polars, " Pour elle " et " A bout portant ", qui ne manquaient pas de tonus. Ici, la tonalité est particulièrement sombre, avec une sordide histoire qui s'accommode particulièrement bien des tunnels et anfractuosités lugubres dans lesquels évoluent des bouchers sadiques. Forte femme, dépourvue de scrupules, agressive, la mine constamment sinistre, Catherine est le moteur surpuissant de cette enquête qui ne manque ni de rebondissements, ni de surprises, car les principaux intervenants sont loin d'être immaculés. Les créateurs ont eu l'excellente idée de donner à cette aventure une forme relativement courte ( 6 épisodes ), ce qui permet d'insuffler au drame un rythme soutenu, sans que les péripéties ne s'égarent dans le superflu ou l'anecdotique. Quant à la double conclusion, elle aussi sort des sentiers battus et des issues calibrées. Même si la dernière scène laisse perplexe quant à sa brutalité abrupte, cette série, qui, logiquement, ne devrait pas avoir de suite si l'on en croit le final, délivre une noirceur et une intensité dramatique tout à fait remarquables.