Oblivion, film de Joseph Kosinski, commentaire

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Oblivion,
    2013, 
 
de : Joseph  Kosinski, 
 
  avec : Tom Cruise, Andrea Riseborough, Olga Kurylenko, Melissa Leo, Morgan Freeman, Zoe Bell,
 
Musique : Joseph Trapanese, Anthony Gonzales

   
 
2077. Les Terriens ont subi l'invasion des "charognards". Ils ont fini par remporter la victoire, mais la planète est devenue totalement inhabitable suite aux radiations nucléaires émises par les bombes. Jack Harper (Tom Cruise) et sa collègue Victoria (Andrea Riseborough) sont demeurés seuls dans une mini station spatiale, à proximité de la terre, afin de surveiller le fonctionnement des convertisseurs d'eau de mer. Ils doivent bientôt rejoindre la grande station TET, avant l'embarquement définitif pour Titan, l'un des satellites de Saturne... 
 
 Ce que le spectateur retient d'abord du film, c'est sa splendeur visuelle. Le réalisateur, diplômé, paraît-il, en architecture et en design, est parvenu à créer un univers post apocalyptique à la fois sobre, fascinant, inquiétant, et impressionnant de réalisme. Le problème est que, dans ce décor vide d'humanité, il est indispensable d'introduire un minimum de charges émotionnelles et de noeuds dramatiques majeurs. Le scénario tente d'amalgamer un romantisme tendre et une intrigue de science-fiction. Le résultat n'est pas déplaisant, mais sa réussite plénière se heurte à deux écueils. Le premier vient du fait que les personnages sont bien trop transparents, stylisés, pour accrocher en profondeur la sympathie du spectateur. Le second vient du fait que les rebondissements existent, mais s'inscrivent dans un flou général qui, là aussi, ne se montre guère capable de transporter l'enthousiasme aux sommets que l'on espérait. Le thème qui se profile au commencement du film ne manque en effet pas d'intérêt. Mais l'évolution narrative se dilue progressivement dans une impression de déjà vu, que l'esthétique parvient difficilement à soutenir. Certains passages à vide s'infiltrent périodiquement, comme si le scénario se cherchait, ou manquait de matière. Est-ce d'ailleurs en raison de ces baisses de régime qui délitent l'attention, toujours est-il que le récit m'a paru des plus obscurs. Sans que l'envie de replonger dans l'histoire une seconde fois, afin de retrouver le pourquoi du comment, s'affiche. Dommage...
   
Bernard Sellier