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On l'appelle Jeeg Robot,
       (Lo chiamavano Jeeg Robot),      2015, 
 
de : Gabriele  Mainetti, 
 
  avec : Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Ilenia Pastorelli, Stefano Ambrogi, Maurizio Tesei, Joel Sy,
 
Musique : Michele Braga, Gabriele Mainetti

   
   
Enzo Ceccotti (Claudio Santamaria) est un petit malfrat romain. Poursuivi un jour par la police, il plonge dans les eaux du Tibre et entre involontairement en contact avec une substance radioactive. Quelques jours plus tard, il se rend compte que son corps est transformé et qu'une force surhumaine l'a investi... 
 
   Voici donc un super héros de plus, mais cette fois-ci issu de la botte italienne. Ce dépaysement cinématographique s'accompagne d'un renouvellement visuel et narratif aussi bien du surhomme hollywoodien que de son environnement. Nous sommes plongés ici au coeur de la mafia romaine ou napolitaine, avec ses membres particulièrement sauvages, en particulier Nunzia (Antonia Truppo) et surtout le Gitan (Luca Marinelli), complètement hystérique et déjanté. Face à ce dernier, se dresse donc, bien malgré lui, Enzo, devenu l'idole de la jeune Alessia (Ilenia Pastorelli), complètement imprégnée de mangas japonais. Grâce à cette sauce bolognaise, ou plutôt romaine en l'occurrence, le récit se voit profondément métamorphosé. Pas de trucages à la pelle, pas de conflits planétaires, pas de décors numériques grandioses, mais plutôt des bas-fonds qui n'ont rien de glamour ou de fascinant. 
 
   Mais une fois que la surprise, voire le plaisir du dépaysement se sont émoussés, que reste-t-il vraiment à se mettre sous les yeux ? Une intrigue bien banale, qui est à peine pimentée par les violences délirantes du Gitan. Une aventure sans rebondissements excitants. Et, plus ennuyeux encore, un personnage principal qui manque terriblement de stature et d'éclat. D'autant plus que, contrairement aux excès assumés de "Kingsman", par exemple, le film de Gabriele Mainetti se veut sérieux. Et ce n'est pas la petite intrigue sentimentale entre Enzo et la tendre Alessia qui apporte beaucoup de piment ou d'enthousiasme. 
 
   Une tentative méritoire de renouveler à la mode européenne une quasi exclusivité américaine, qui, malheureusement, se révèle très moyennement exaltante.
   
Bernard Sellier