Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Paranoïd,
  Saison 1,    2016,  
 
de : Bill  Gallagher..., 
 
  avec : Indira Varma, Robert Glenister, Dino Fetscher, Christiane Paul, Neil Stuke, Lesley Sharp, Michael Maloney,
 
Musique :   Ben Onono

 
   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

  Dans une petite ville tranquille de Grande Bretagne, une femme médecin, Angela Benton (Emma Bispham) est un jour assassinée alors qu'elle se trouvait avec son fils Luke (William Flanagan) dans une aire de jeux pour enfants. Les soupçons de la police se tournent rapidement vers un schizophrène bien connu, Jacob Appley (Richard Kelleher). Mais ce dernier est retrouvé mort, suite apparemment à un suicide... 
 
  Cette saison est courte (8 épisodes) et elle ne s'embarrasse pas de langueurs. Le mystère et l'intrigue s'installent immédiatement, et les rebondissements ou surprises ne manquent pas. Ce rythme soutenu est accompagné avec vivacité par une policière virevoltante, la charismatique, magnétique, Nina Suresh (Indira Varma), qui n'en finit pas de mitrailler oralement ses collègues et n'a pas coutume de mettre sa langue dans sa poche. Mais les scénaristes n'ont pas lésiné non plus sur les figures secondaires, toutes plus ou moins gratinées, au point que le tableau général de cette embrouille internationale flirte parfois avec l'overdose. Comme si les créateurs avaient décidé de concentrer en un minimum de temps et de narration un salmigondis épicé de tempéraments plus glauques ou déjantés les uns que les autres. Cette hyperconcentration prend donc souvent davantage l'apparence d'une fabrication arbitraire habile que celle d'une authenticité patente. La contrepartie est que le spectateur ne s'ennuie pas une seconde, ballotté entre la Grande Bretagne et l'Allemagne, en compagnie de protagonistes hauts en couleur (Lucy Cannonbury (Lesley Sharp), la mystérieuse Quaker ; le pervers docteur Crowley (Michael Maloney), et sa femme tétraplégique ; Linda Felber (Christiane Paul), la fliquesse teutonne obsédée par le sexe ; le refoulé Bobby Day (Robert Glenister) ; la mère pieuvre Monica (Polly Walker)...). Quant à l'intrigue, fondée sur des manipulations de multinationales pharmaceutiques, elle ne peut laisser indifférent. Le dénouement ne laisse pas augurer une suite, ce qui surprend dans ce genre d'entreprise. Au final, une série divertissante, assez habilement conduite, qui n'a que l'inconvénient d'en faire un peu "too much" et de privilégier la superficialité à une introspective aiguisée.

   
Bernard Sellier