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Parlement,
       Saison 1,        2020,  
 
de : Noé  DebréEmilie  Noblet..., 
 
  avec : Liz Kingsman, Xavier Lacaille, Lucas Englander, Christiane Paul, Philippe Duquesne, William Nadylam,
 
Musique : --


   
Samy Kantor (Xavier Lacaille) arrive au Parlement européen de Bruxelles en tant qu'assistant parlementaire du député Michel Specklin (Philippe Duquesne). Il se rend compte dès le premier jour que son patron glande depuis trois ans et que de multiples intervenants sont prêts à utiliser sa naïveté et son ignorance pour magouiller à tout va...

    Sympathique le Parlement européen ! Ces dix courts épisodes de vingt-cinq minutes environ visitent avec une ironie mordante et un sens consommé de l'absurde les délires et les manipulations qui sont le principal moteur des occupations de tous les représentants nationaux. 'Tous les gens sont le contraire de ce qu'ils prétendent être' glisse nonchalamment l'un des protagonistes. Dès les dix premières minutes, le spectateur a l'impression d'être dans un monde foutraque où se croisent les fantômes de Courteline, de Feydeau et de Kafka. Cette satire est-elle caricaturale ? Oui. Est-elle vraiment fausse ? Hélas, il est fort probable que non. On en rirait de bon coeur si cette cour du roi Petaud ne sortait que de l'imagination d'un artiste. Ce n'est pas le cas, et c'est bien ce qui afflige. Centaines d'amendements, dossiers monumentaux qui ne servent à rien, représentants qui font de la figuration (inénarrable Michel Specklin qui sort une phrase en danois lorsqu'il ne sait plus quoi dire, et se montre atterré parce qu'il doit faire un discours d'une minute trente...), magouilles des lobbys... Rien ne nous est épargné. C'est un microcosme parfait de la nature humaine, avec ses pourris (Ingeborg), ses lâches, ses ambigus (Eamon), ses abrutis (la députée britannique Sharon est gratinée !), ses girouettes... Comme il se doit dans un Parlement international, les acteurs sont issus de diverses nationalités. Ce qui les rassemble, c'est l'excellence dans leurs incarnations, aussi borderline soient-elles. Avec une mention particulière pour le 'Candide' Xavier Lacaille d'un naturel souvent désopilant. On ne comprend pas toujours grand chose aux embrouillaminis des tractations, dépôts d'amendements, de contre amendements, mais c'est réaliste et normal puisque les représentants eux-mêmes n'y pigent que dalle. Ce n'est plus 'pauvre France' qu'il faut dire, mais 'pauvre Europe'. Non seulement on ne voit pas le bout du tunnel, mais on n'est même pas sûr qu'il y en ait un...

    Est-ce une coïncidence ? Toujours est-il que le numéro attribué au film dans la base de IMDB se termine par 666 (tt9812666)! Le nombre de la Bête. Tout un monde de considérations possibles en découle...
   
Bernard Sellier