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Personnel et confidentiel,
     (Up close and personal),     1996, 
 
de : Jon  Avnet, 
 
  avec : Robert Redford, Michelle Pfeiffer, Joe Mantegna, Kate Nelligan, Stockard Channing, Glenn Plummer, James Rebhorn,
 
Musique : Thomas Newman

  
   
Sally Atwater (Michelle Pfeiffer) a toujours rêvé de devenir journaliste à la télévision. Grâce à une cassette habilement montée, elle se voit engagée à Miami par Warren Justice (Robert Redford), ancien reporter vedette démissionnaire d'une grande chaîne nationale. Il se rend rapidement compte que Sally ignore tout du métier. Il lui prodigue conseils, critiques. Déjà divorcé deux fois, il tombe sous le charme de la jeune femme. Mais celle-ci reçoit l'offre d'un poste à Philadelphie... 
 
   Plongée vaguement réaliste, mais surtout romantique dans le monde cruel des coulisses de télévision. Deux archétypes se rencontrent. Sally, la petite provinciale arrive d'une ville paumée du Nevada, bien décidée à creuser sa place dans le métier, mais totalement ignorante aussi bien du b a ba professionnel que des intérêts et jalousies qui fleurissent au sein de toute Chaîne. De l'autre côté, le vieux lion irréductible, exigeant avec les autres autant qu'avec lui-même, mais bourré de charme et doté d'un coeur qui ne demande qu'à s'enflammer à nouveau. Que pensez-vous qu'il puisse arriver ? Ce qui était prévu dès l'ouverture, bien sûr ! La jeune novice va apprendre dans la souffrance le dur métier, avec la compensation d'être bercée par les bras protecteurs et puissants du beau séducteur. Bien entendu, sur la route des tourtereaux, vont se présenter de multiples avatars, pas toujours très bien exploités, parfois survolés, parfois réduits à une séquence dont le lien avec les précédentes et suivantes est pour le moins abrupt. En fait, avant que la dernière et dramatique partie ne s'ouvre, l'oeuvre ressemble davantage à un patchwork vivant, bariolé, qu'à une véritable trame organisée. On ne peut pas dire que la psychologie des personnages principaux passe à la trappe, mais elle demeure transparente, oubliable, comme si la souveraineté du charisme des deux acteurs ne faisait qu'une bouchée de cette tentative de faire vivre des êtres profondément humains. Exception faite du choix courageux d'un dénouement qui ne sacrifie pas, comme on aurait pu s'y attendre, au happy end traditionnel, l'ensemble donne une impression de superficialité, agréable à suivre, certes, mais dont la bonhomie générale se montre bien peu en osmose avec la sauvagerie policée qui règne dans ce milieu.
   
Bernard Sellier