Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Le petit homme,
      (Little man Tate),     1991, 
 
de : Jodie  Foster, 
 
  avec : Jodie Foster, Dianne Wiest, Debi Mazar, Adam Hann-Byrd, Harry Connick Jr., Alex Lee,  
 
Musique : Mark Isham


   
Dede Tate (Jodie Foster) élève seule son fils Fred (Adam Hann-Byrd), âgé de 7 ans, et vit de petits boulots. A l'école, le garçonnet s'ennuie. Pour une simple raison : il est surdoué et vit dans un monde de peinture de musique et de mathématiques, qui n'a rien de commun avec la classe dont il suit les cours. Jane Grierson (Dianne Wiest), qui dirige un institut pour ce genre d'enfant, entend parler de Fred et contacte sa mère. Elle finit par la convaincre de lui confier son fils pour des tests plus approfondis... 
 
   Pour son premier film en tant que réalisatrice, Jodie Foster réussit à nous conter une touchante histoire, avec sobriété et délicatesse. Fred est un véritable surdoué, contrairement à nombre d'enfants actuels auxquels des mères, passablement aveuglées, attribuent ce qualificatif, parce que leur rejeton est turbulent, agressif et inadapté à l'école... La réalisatrice nous dépeint les difficultés d'une famille monoparentale ordinaire qui se trouve confrontée à ce qui pourrait être, au premier abord, qualifié de drame plutôt que de bénédiction. Premièrement parce que l'état mental de l'enfant nécessite un traitement spécial qui ne s'accorde pas forcément avec une vie quotidienne classique. Deuxièmement, parce qu'il est toujours difficile de déterminer ce qui est le plus adapté et le meilleur pour l'enfant lui-même. Jodie Foster nous le fait habilement sentir ici, sans grandiloquence, davantage par la détresse du visage de Fred (extraordinairement bien joué par ce jeune acteur dont c'était le premier rôle !), par celle qui voile le visage toujours sublime de sa mère, que par des considérations intellectuelles ou un didactisme pesant. Le petit Fred porte, durant tout le film, le poids de cette différence qui le fait fuir des autres et le sépare de la seule personne qui lui soit chère : sa mère. Et la fin est très habilement négociée, ouvrant la porte sur la seule voie saine : la quête du bonheur.
   
Bernard Sellier