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La petite fille sous la neige,
     (La chica de nieve),     Saison 1,     2023 
 
de : David  Ulloa, 
 
avec : Milena Smit, Jose Coronado, Aixa Villagrán, Karl Davies, Loreto Mauleón, Raúl Prieto,
 
Musique : Julio de la Rosa


  Saison 2

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Janvier 2010 à Malaga. Lors de la fête des Rois Mages, une fillette de cinq ans, Amaya, échappe à la vigilance de son père, Álvaro Martín (Raúl Prieto) et disparaît. L'inspectrice Belén Millán (Aixa Villagrán) conduit l'enquête. Une jeune stagiaire dans le journal local, Miren Rojo (Milena Smit) semble très concernée par le drame et offre son aide. Elle est coachée par un journaliste chevronné, Eduardo (Jose Coronado), qui s'inquiète pour son équilibre mental, car la jeune fille a été violée deux ans plus tôt et la police n'a toujours aucune piste...
 
  Encore une histoire de disparition d'enfant, pourrait-on dire. Il est vrai qu'il s'agit là d'un thème qui ne peut que bouleverser tout parent. Mais surtout, il s'agit d'un phénomène qui est très loin d'être marginal, puisqu'en 2021, presque 44 000 disparitions ont été signalées en France, ce qui est énorme. Heureusement, si l'on peut dire, l'immense majorité a pour cause des fugues. Mais près de mille sont qualifiées d'inquiétantes et non résolues. Ce qui fait tout de même trois par jour. Le parcours dramatique est celui qu'on peut attendre dans ce genre de tragédie. La souffrance des parents, les débuts d'une enquête difficile, les premières arrestations suivies de désillusions. Puis l'attente aussi douloureuse qu'interminable. Mais, peu à peu, le récit quitte cette trame balisée pour aborder le sujet de façon différente. Par plusieurs sauts temporels, en 2011, 2016, 2019, des informations nouvelles sont apportées et, assez tôt dans le récit, le spectateur apprend que le kidnapping d'Amaya n'est pas dû, comme le laissaient penser certains faits, à un prédateur sexuel, mais à une cause fort différente. Toutes les composantes de cette histoire, aussi bien celles qui concernent le viol de Miren, que la mort de Samuel (Cristian López), ou encore la disparition d'Amaya, sont les caractéristiques d'amours malades, pathologiques. On pourrait estimer que la construction de cette série est un peu bancale, intriquant de façon un peu maladroite deux registres qui demeurent parallèles l'un à l'autre. La dernière scène appelle manifestement une suite, car le drame de Miren a été une toile de fond permanente, mais s'est vue voler la première place par la quête obsessionnelle de Miren pour retrouver Amaya. Il est évident que l'énigme de l'enlèvement étant éclaircie, la jeune journaliste va devoir se confronter aux démons de son passé. Mais, même si cette première saison manque d'une certaine rigueur, il reste évident que l'interprétation hallucinée de Milena Smit, et le souffle dramatique qui anime nombre de séquences rendent ces six épisodes profondément touchants.
   
Bernard Sellier