Pirates des Caraïbes 2, film de G. Verbinski, commentaire

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Pirates des Caraïbes 2,
     (Pirates of the Caribbean 2 : Dead Man's Chest),        2006, 
 
de : Gore  Verbinski, 
 
  avec : Johnny Depp, Bill Nighy, Orlando Bloom, Jack Davenport, Keira Knightley, Jonathan Pryce, Stellan Skarsgard,  
 
Musique : Hans Zimmer

  
 
William Turner (Orlando Bloom) et sa fiancée, Elizabeth Swan (Keira Knightley) risquent la mort pour avoir aidé le Capitaine Jack Sparrow (Johnny Depp) à s'enfuir. Mais Lord Cutler Beckett (Tom Hollander), qui les a arrêtés, offre à William une possibilité d'échapper à la potence. Il doit retrouver Jack et récupérer un compas qu'il porte constamment sur lui. Après moult recherches, William arrive sur une île, où il se fait capturer par des Indigènes. Quelle n'est pas sa surprise de voir Jack parmi eux, considéré comme un Dieu, et, surtout, d'apprendre qu'il va bientôt être rôti, afin de libérer son âme de son enveloppe corporelle... 
 
 Ce deuxième volet des aventures fantastico-burlesques de Jack Sparrow est l'exemple parfait du divorce qui, avec l'arrivée en fanfare des trucages numériques et l'exceptionnelle qualité des images, menace les deux conjoints du cinéma : le fond et la forme. Dans le cas présent, il est impossible de ne pas s'extasier devant les prouesses techniques qui jalonnent l'histoire. Entre les monstres plus pustuleux et improbables les uns que les autres, les duels abracadabrants (celui sur la roue du moulin vaut son pesant de cacahuètes !), et une attaque d'anthologie de la pieuvre gigantesque qui aurait fait flipper le Victor Hugo des "Travailleurs de la mer", le spectateur ne sait plus où donner de la rétine pour se régaler de l'excellence hyper réaliste des images. 
 
 Malheureusement, à moins de faire preuve d'une sacrée dose de bonne volonté, et/ou d'infantilisme, en ce qui concerne le scénario, le résultat est infiniment moins excitant ! Il semble même que les créateurs se soient contrefichus totalement de cette vague histoire de clé, de coffre et de coeur, qui respire l'épuisement prématuré du concept, ou le je m'en foutisme de ceux qui ont manifestement décidé de sacrifier le fond au profit du spectaculaire. Non seulement il est fort difficile de se passionner, ne serait-ce que ponctuellement, pour l'aventure, mais, ce qui est pire, l'ennui surgit en de multiples occasions. Même le cabotinage de Johnny Depp, sympathique au commencement, vire rapidement au systématique, voire à l'agaçant.  
 
 Un sujet sans intérêt, des péripéties amusantes, mais fréquemment gratuites, des personnages secondaires sans consistance ( Elizabeth Swan et Lord Cutler Beckett font de la figuration )... Tout a été conçu pour les aficionados des surenchères visuelles creuses. Dommage... Les effets spéciaux réussis ne donnent pas forcément naissance à une oeuvre excitante...
   
Bernard Sellier