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Le plaisir de chanter,
        2008,  
 
de : Ilan Duran  Cohen, 
 
  avec : Marina Foïs, Julien Baumgartner, Lorànt Deutsch, Jeanne Balibar, Nathalie Richard, Caroline Ducey, Guillaume Quatravaux, Pierre Palmade,
 
Musique : Philippe Basque, Leo Delibes, Georges Bizet...

   
   
Philippe (Lorànt Deutsch) et son chef Muriel (Marina Foïs) doivent mener une enquête pour retrouver une clef USB contenant des données sur un trafic d'uranium auquel participait un banquier, Hans Muller (Pierre Remund), en blanchissant l'argent. Le financier ayant été assassiné, c'est vers son épouse Constance (Jeanne Balibar) que se tournent les deux policiers. La jeune femme prend des cours de chant lyrique. Philippe et Muriel s'inscrivent à leur tour et font la connaissance de divers élèves, dont un énigmatique Julien (Julien Baumgartner), qui entretient une liaison avec un non moins mystérieux barbu rondouillard, Reza (Frédéric Karakozian)... 
 
   Il n'est pas si fréquent de dénicher, dans le cinéma français, une oeuvre dont l'originalité s'étend sur de multiples registres, avec, à la clé (non USB, celle-là !), une réussite aussi insolente que jouissive. Autant le dire tout de suite, et expédier le sujet, l'histoire de ce mystérieux petit accessoire informatique n'a quasiment aucune importance. Le réalisateur est manifestement beaucoup plus intéressé par la sarabande foldingue, par les échanges psychologico-sexuels, auxquels se livrent, avec une frénésie communicative, et pour notre plus grand plaisir, les protagonistes de cette comédie à la crudité délicieusement spontanée. Mais loufoquerie ne signifie nullement foutoir. Les dialogues sont à l'emporte pièce, savamment décalés, à l'opposé du formatage traditionnel, les relations entre les individualités se rient des convenances et de la bienséance, mais tous ces débordements sont judicieusement maîtrisés, et, tout en étant fort drôles, joyeusement excitants, ne sombrent jamais dans le n'importe quoi qui guette ce genre de tentative débridée. La truculence des propos, des situations, et des personnalités, dont la présence à l'écran est particulièrement équilibrée, se voit magnifiée par une distribution idyllique. Que ce soit Marina Foïs, obsédée par le cul et sa stérilité, Lorànt Deutsch, harcelé par sa partenaire, la nunuche et ingénue Jeanne Balibar, le velu Reza, la vénéneuse Noémie (Nathalie Richard), la professeure de chant allergique à la variété, et, surtout, l'hypersensitif Julien, tous sont au diapason parfait de cette symphonie chorale hautement divertissante.
   
Bernard Sellier