Poker face, film de Russell Crowe, commentaire

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Poker face,
       2022, 
 
de : Russell  Crowe, 
 
  avec : Russell Crowe, Liam Hemsworth, Aden Young, Steve Bastoni, Brooke Satchwell, RZA,
 
Musique : Antony Partos, Matteo Zingales
 
 
Ne pas lire avant d'avoir vu le film... 

 
Jake Foley (Russell Crowe), devenu milliardaire en jouant au poker, et désormais PDG d'une puissante société, invite un jour ses amis d'enfance, Michael (Liam Hemsworth), Andrew (RZA), Alex (Aden Young) et Paul (Steve Bastoni), à une partie de poker dans sa luxueuse villa. Mais la fête ne se déroule pas comme l'espéraient les invités, car Jake leur a réservé quelques surprises...
 
 Russell Crowe n'en est pas à sa toute première réalisation, même si sa filmographie en tant qu'auteur est modeste. Mais il est tout de même possible de se demander comment, avec un scénario qui, sur le papier, permet d'espérer une histoire jouissive, il est possible de se planter à ce point sur tous les aspects de l'œuvre. Rien ne fonctionne vraiment dans cette confrontation qui était censée faire des étincelles. Jake a toutes les raisons de se venger de certains de ses amis. Il leur concocte donc une soirée qui doit être aussi mémorable que marquante. Que se passe-t-il ? Après une pseudo course en berlines de luxe sur une route en corniche, qui ne sert strictement à rien, nous retrouvons les pseudo amis devant une table de poker. Il est légitime de s'attendre à une tension croissante dans cet affrontement fondé sur le bluff. Patatras ! La partie est interrompue brusquement, sans avoir produit le moindre effet dramatique. À côté de ce non évènement, Jake a préparé un empoisonnement progressif, destiné à faire avouer aux invités les fautes commises. Ce qu'ils font d'ailleurs très docilement, sans se faire prier et sans que le moindre suspense pointe à l'horizon. Deuxième soufflé qui retombe plus vite qu'il n'était monté : Jake n'a jamais eu l'intention de tuer ses invités, mais seulement de les faire livrer leurs noirceurs. Interviennent alors trois gangsters qui ont pour but de rafler les tableaux précieux exposés dans la villa. L'affaire sera réglée en quelques coups de cuillères à pot, sans la moindre inventivité ou la plus petite originalité. Et toutes ces fariboles se terminent sur une bonne grosse leçon de morale philosophique à deux balles, avec la grandeur d'âme d'un Jake qui déverse des millions dans la poche de ceux qui ont fauté, voire même de celui qui lui a piqué sa femme, Nicole (Brooke Satchwell). Si on ajoute à cela des personnages dépourvus de toute épaisseur, il est difficile de trouver d'autre intérêt à cette histoire palotte et inconsistante, que de fournir un catalogue des peintres australiens découverts par un truand connaisseur. Pour celles et ceux que cela intéresse, et qui ne sont peut-être pas légion. Un tout petit 3 étoiles, pour le charme de la villa...
   
Bernard Sellier