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Prends l'oseille et tire-toi,
      (Take the money and run),       1969, 
 
de : Woody  Allen, 
 
  avec : Woody Allen, Marcel Hillaire, Janet Margolin, Jan Merlin,  
 
Musique : Marvin Hamlisch

 
   
Le parcours chaotique et lamentable de Virgil Starkwell (Woody Allen), pitoyable escroc, spécialiste du ratage tous azimuts. Pourtant, la rencontre de la belle Louise (Janet Margolin), contribue à remettre sa vie désordonnée sur une voie plus constructive... 
 
   Dans ce deuxième film de Woody Allen en tant que réalisateur, on trouve déjà la patte humoristique qui se développera peu à peu dans le psychanalytique que l'on connaît. Ici, il s'agit de rire bon enfant, primaire, qui ne cherche pas midi à quatorze heures, mais ne manque cependant pas d'efficacité. Cette histoire d'un abruti complet, sorte de "catastrophe man", est composée de multiples saynètes, de scènes alternant le noir et blanc et la couleur, de fausses interviews (on se croirait par moment dans du Lelouch de la même époque) où se racontent, drôlatiquement, aussi bien les parents de Virgil affublés de faux-nez et de moustaches, que le directeur du FBI, un professeur de violoncelle ou encore un psychiatre de pénitencier. Les gags innombrables, de niveau divers, évoquant parfois Charlot (la machine à plier les vêtements), oscillent entre le très moyen (le gorille sortant de la boutique pour animaux), l'hénaurme (les prisonniers enchaînés s'entretenant avec le shériff) et le génial (le hold-up avec discussion interminable sur le texte écrit par Virgil). Dans l'ensemble, on rit beaucoup, même si la construction faite de petits bouts assemblés à la va comme je te pousse donne une impression de manque de souffle et de fourre-tout un peu anarchique. La réussite réside dans le fait que l'invraisemblance absolue est érigée au rang de but ultime. Le rôle de la femme est ici très anecdotique.
   
Bernard Sellier