Le prix du silence, film de Rod Lurie, commentaire

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Le prix du silence,
      (Nothing but the truth),     2008, 
 
de : Rod  Lurie, 
 
  avec : Kate Beckinsale, Matt Dillon, Angela Bassett, Alan Alda, Vera Farmiga, David Schwimmer, Preston Bailey, Noah Wyle,  
 
Musique : Larry Groupé

   
   
Un attentat a eu lieu contre le Président des Etats Unis. Quelques mois plus tard, des représailles ont lieu au Vénézuela, considéré comme responsable ou complice de l'agression. Une jeune journaliste, Rachel Armstrong (Kate Beckinsale) révèle dans un article très documenté, que la Présidence n'a tenu aucun compte d'un rapport émis par une femme, agent de la CIA, Erica Van Doren (Vera Farmiga), qui concluait à l'innocence du Vénézuela dans cette affaire. Le scandale est immédiat. Outre le fait que la révélation de l'appartenance aux services secrets d'une mère de famille sans histoire bouleverse la vie de celle-ci, le gouvernement, représenté par le Procureur spécial Patton Dubois (Matt Dillon), veut à toute force que Rachel révèle la source de ses renseignements. Elle refuse et se voit mise en détention d'office... 
 
   Le fond de l'histoire évoque un passé récent et bien peu glorieux, à savoir l'intervention militaire en Irak, justifiée par un mensonge d'état à base de prétendues armes chimiques détenues par l'adversaire. Dans le cas présent, l'aspect politique passe très vite à l'arrière-plan, le film se concentrant uniquement sur un très beau portrait de femme, dont l'apparence fragile cache une détermination à toute épreuve, à laquelle Kate Beckinsale procure une dimension humaine assez impressionnante. Tout en suivant le parcours dramatique de cette jeune femme prête à tout risquer pour le respect de ses principes, rapidement abandonnée par les médias, l'oeuvre aborde également un sujet fondamental : à savoir la sauvegarde d'une information objective et protectrice de ses sources, face à un pouvoir qui joue à fond la carte de la sécurité nationale. Les enjeux sont exposés de manière particulièrement claire au cours de la plaidoirie d'Alan Burnside (Alan Alda), très préoccupé de ses tenues vestimentaires, mais également ardent défenseur du droit des reporters. Le récit connaît un léger passage en creux à mi-parcours, mais offre au final un drame humain captivant, doublé d'une réflexion capitale sur les limites et la puissance de l'information.
   
Bernard Sellier