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La puissance de l'ange,
      (The power of one),    1992, 
 
de : John G.  Avildsen, 
 
  avec : Stephen Dorff, Fay Masterson, Morgan Freeman, Armin Mueller Stahl, John Gielgud, Guy Witcher,
 
Musique : Hans Zimmer, Johnny Clegg


   
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Magie '

   
1930 en Afrique du Sud. Né anglais, orphelin de père, le jeune Peter (surnommé ironiquement P.K.) commence très tôt à subir la haine que se vouent les Afrikaners (Européens venus coloniser le pays jadis) et les sujets de Sa Gracieuse Majesté. Il se retrouve en pension, plus ou moins martyrisé par l'odieux Jaapie Botha (Robbie Bulloch). A la mort de sa mère il est confié à son grand-père puis à Doc (Armin Mueller Stahl), un pianiste allemand intelligent et cultivé. La guerre survient et Doc est incarcéré avec de nombreux Noirs dans un camp anglais. P.K. y apprend la boxe grâce à Geel Piet (Morgan Freeman) et devient un lien presque magique entre les tribus qui s'entredéchiraient.  
 
   Oeuvre puissante à la tension émotionnelle constante, ce film est tout à la fois un hymne au courage, au dépassement de soi, à la fraternité humaine en même temps qu'un constat simplement édifiant de la haine stupide qui peut germer dans le coeur de l'homme et le ravaler au bien en-dessous de l'animal le plus cruel qui soit. Il est également l'initiation d'un enfant dont le parcours de vie est constellé de drames, de morts, et qui découvre, à travers les souffrances, l'injustice, le véritable sens de sa vie. Illuminée de moments magnifiques, tels le match de boxe contre Gideon Duma (Alois Moyo) et surtout le concert de la prison qui voit toutes les tribus ennemies héréditaires s'unir dans l'envoûtement d'un chant magique, cette fresque est, malgré l'horreur qui la traverse, un appel à l'amour universel et à l'harmonie qui peut germer au milieu des épreuves les plus dures.  
 
   Pas de grands discours, pas d'images grandiloquentes, la vérité brute et sombre, l'émotion à fleur de peau, la beauté simple d'un pays magnifique déchiré par la furie de la peur et l'égoïsme de l'inconscience. Des personnages humbles ( Gideon ; Doc ; Geel Piet ; Gruenewald (Ian Roberts), le directeur de la salle de boxe ; dont l'humanité transcende la misère et qui développent, par la poussée des événements, le héros qui sommeille au plus profond d'eux. Sans oublier la frêle Maria (Fay Masterson) qui découvre l'amour en même temps que la réalité sauvage d'un pays qu'elle ne connaissait qu'à travers les yeux de son père, fervent partisan de l'Apartheid. Et puis ce P.K., que l'on retrouve à différents âges, commentant son parcours en voix off, rassembleur, bien malgré lui, de ces tribus ennemies héréditaires, grâce à la légende du "faiseur de pluie" dont il est, pour les Noirs, l'incarnation exemplaire. 
 
   S'il est un film qui pourrait utilement être passé dans les écoles, c'est bien celui-ci, oeuvre magnifique sublimée par les lyrics de Johnny Clegg.
   
Bernard Sellier