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Que la fête commence,
         1975, 
 
de : Bertrand  Tavernier, 
 
  avec : Jean Rochefort, Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle, Christine Pascal, Michel Beaune, Nicole Garcia, Michel Blanc,
 
Musique : Philippe d'Orléans

  
   
1719. Le roi Soleil est mort depuis quatre ans. Philippe d'Orléans (Philippe Noiret) occupe la position de Régent tant que le futur Louis XV est mineur. La révolte gronde en Bretagne sous la direction d'un noble ruiné, le marquis de Pontcallec (Jean-Pierre Marielle). Celui-ci échappe de peu à un envoi comme esclave en Louisiane. Pendant ce temps, à la cour, l'abbé Dubois (Jean Rochefort), ministre, ne pense qu'à une chose : être nommé archevêque...

    C'est un grand classique et la première surprise, en le voyant diffusé sur la chaîne C8 en février 2021, est la piètre qualité des images. Depuis nombre d'années nous sommes habitués à des films remastérisées, quelquefois proches en qualité, malgré leur âge, de créations contemporaines. Ici, c'est la douche froide. Sur le plan artistique, l'ouverture de l'oeuvre elle-même laisse perplexe. On a l'impression d'assister à un spectacle un peu théâtral, foutraque, qui lorgnerait vers «Les mariés de l'an II», sorti quelques années plus tôt, sans en avoir la folie ou le panache. Certes, les personnalités du Régent, du marquis et surtout de l'abbé Dubois, ne manquent pas de piquant. C'est heureux, car tous les autres personnages, à l'exception peut-être de la fragile Émilie (revoir Christine Pascal, tragiquement disparue à 43 ans est toujours émouvant), ne sont que des caricatures destinées à meubler cette histoire qui oscille en permanence entre drame et comédie, tout en dessinant les premières esquisses de la Révolution française sept décennies plus tard. Il y a dans cette fresque de l'insolence, de la débauche assumée, du cynisme, de la truculence (l'abbé Dubois déguisé en satyre...). Pourtant la mayonnaise ne prend pas d'une façon aussi consistante et enthousiasmante qu'on aurait pu l'espérer avec un trio d'acteurs aussi brillant. La raison est sans doute à chercher du côté du scénario, assez lâche et inconsistant, dépourvu de liant, qui tient davantage de l'accumulation de saynètes brillantes que d'une véritable structure narrative solide.
    
     Une semi déception.
   
Bernard Sellier