1972 au Millfield College. Pendant une soirée, Richard Collier (Christopher Reeve) voit une vieille dame inconnue s'avancer vers lui et lui remettre une montre ancienne en prononçant les mots : "reviens-moi"... Huit ans plus tard à Chicago. Richard est devenu auteur de pièces théâtrales. Sans trop savoir pourquoi, il se rend au "Grand hôtel", situé près d'un lac. Il découvre dans la salle musée une photo datant de 1912, qui le fascine. Il s'agit d'une actrice célèbre, Elise McKenna (Jane Seymour). Après de fiévreuses recherches, Richard s'aperçoit que la vielle dame n'était autre qu'Elise. Il contacte l'un de ses anciens professeurs de Millfield qui avait fait, jadis, une expérience de plongée dans le temps par auto-hypnose et décide de tenter l'impossible pour rencontrer Elise en 1912...
Est-il possible d'imaginer aventure plus romantique ? Une plongée à travers le temps pour rencontrer l'âme-soeur. Loin des trucages et des effets de mode, Jeannot Swarc (un peu à l'image d'Henry Hathaway dans son merveilleux "Peter Ibbetson"), assume totalement le rêve, l'illusion de cette histoire où l'amour se joue des ans et de l'espace. Bercé par la musique de John Barry et par l'obsédant passage de la "Rhapsodie sur un thème de Paganini" de Rachmaninov, le spectateur est emporté sur les ailes de la chimère la plus folle. Christopher Reeve, victime quinze ans plus tard du dramatique accident qui l'a rendu tétraplégique, forme ici un couple de rêve avec Jane Seymour. Délicatesse, simplicité, onirisme, concourent à rendre ces quatre vingt dix minutes magiques.
C'est totalement irrationnel, totalement paradoxal et improbable, mais c'est merveilleusement bon... Un moment de douceur dans un monde de brutes !
Bernard Sellier