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La rançon,
      (Ransom),       1996, 
 
de : Ron  Howard, 
 
  avec : Mel Gibson, Rene Russo, Gary Sinise, Delroy Lindo, Liev Schrieber, Brawley Nolte, Paul Guilfoyle,
 
Musique : James Horner

  
   
Tom Mullen (Mel Gibson) est propriétaire d'une petite compagnie aérienne. Son fils Sean (Brawley Nolte) est kidnappé, et deux millions de dollars sont réclamés pour sa rançon. Malgré l'ordre formel du chef des ravisseurs, Tom et sa femme Kate (Rene Russo) préviennent le FBI. Un de leurs agents, Lonnie Hawkins (Delroy Lindo), installe au domicile des Mullen tout le matériel pour repérer la source des appels. Sans résultat. Un premier rendez-vous est fixé pour la remise de l'argent. Mais les agents interviennent et l'un des kidnappeurs est tué. Tom décide alors de changer radicalement de méthode... 
 
   La base scénaristique est des plus banales. Un milliardaire pas vraiment net sur lequel le FBI enquête, une histoire de pots de vin qui semble bien nébuleuse, l'enlèvement de son fils, les menaces, la demande de rançon, le désespoir, les doutes, l'intervention (catastrophique, évidemment) de la police... Bref, jusque là rien que du très classique. Mais l'histoire bascule (heureusement pour le spectateur) dans une dimension pour le moins inattendue. Et ce qui n'était qu'un polar ordinaire devient un drame psychologique tout à fait passionnant. D'autant plus que cette métamorphose dans le comportement du père désespéré est amenée avec une profonde vraisemblance psychologique et permet un élargissement des réactions de tous les protagonistes.  
 
   Mel Gibson, toujours intense dans ses incarnations de personnages extrémistes, donne beaucoup de crédibilité à cet homme déchiré qui choisit une voie a priori totalement destructrice et qui pourtant, pour l'observateur qui n'est pas impliqué dans une telle tragédie, se révèle parfaitement opportune. Il a l'art de faire jaillir de ses tripes les émotions vraies qui transforment un thriller formaté en véritable drame intimiste. Il en est d'ailleurs de même, dans un registre totalement différent, du "grand" (par le talent, pas par la taille !) Gary Sinise, que l'on a l'habitude de voir dans des rôles positifs, et qui, ici, se révèle un modèle de duplicité et de violence froide. Il est possible, à la rigueur, de trouver l'épilogue un peu tiré par les cheveux, mais cela n'enlève rien à l'intensité générale du film et à la conduite magistrale des événements.
   
Bernard Sellier