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Real humans,
       (Äkta människor),    Saison 1,        2012,  
 
de : Harald  Hamrell, Levan  Akin..., 
 
  avec : Andreas Wilson, Lisette Pagler, Pia Halvorsen, Johan Paulsen, Leif Andrée,
 
Musique : Rikard Borggård

  
   
Dans un univers proche, de multiples versions de robots humanisés, les Hubots, sont achetés ou loués pour remplir toutes sortes de tâches. Celui du père de Inger Engman (Pia Halvorsen) tombe en panne. Le mari de la jeune femme en achète un nouveau pour son beau-père et en profite pour en acquérir un pour sa famille, malgré l'opposition de son épouse. La nouvelle venue est Anita (Lisette Pagler), qui, à la suite d'une blessure, a été volée, réparée, puis remise sur le marché. Leo Eischer (Andreas Wilson), très attaché à elle, la recherche sans trève... 
 
   Un monde futuriste dans lequel les humains cohabitent avec des robots perfectionnés, le sujet n'est pas réellement nouveau. Pourtant l'histoire qui nous est contée ici se démarque assez rapidement de ce que l'on a pu voir auparavant. 
 
   Tout d'abord, parce que l'univers qui nous est présenté se révèle particulièrement crédible. L'esbroufe n'a pas sa place dans la narration, et c'est dans la vie quotidienne que le scénario puise une substantifique moelle aussi captivante qu'émouvante. Car derrière les événements plus ou moins dramatiques qui ponctuent le récit, c'est une myriade de questions existentielles qui sont posées sans ostentation. Rôle des émotions et des sentiments dans l'existence humaine, utilisation de celui qui est considéré comme inférieur en tant qu'esclave, hantise de la transition vers un état considéré comme vide de toute conscience, acceptation de la différence, dégradation progressive de la pureté originelle, polluée par le mensonge, l'agressivité, la jalousie... 
 
   Ensuite parce que les créateurs ont su, malgré l'absence de péripéties spectaculaires, d'effets spéciaux retentissants, créer un efficace climat de tension, et, surtout de malaise permanent, ce dernier naissant, paradoxalement, parfois davantage des personnages "gentils" (Rick (Johannes Kuhnke), Bo (Rennie Mirro), Vera (Ankie Larsson), que de ceux qui pourraient se classer sans difficulté dans la catégorie des "durs" (Niska (Eva Röse)). 
 
   Pourtant, malgré la richesse des thématiques abordées, l'enthousiasme fluctue à plusieurs reprises. D'une part, en raison d'un rythme lent, et, surtout, de sous-intrigues sensibles, mais qui manquent parfois d'intérêt majeur (Lennart et sa "nounou", Thérèse et son Rick...). Ensuite du fait d'un dénouement mollasson aux circonvolutions assez cafouilleuses (l'histoire du code source). 
 
   Une création souvent captivante, génératrice de réflexions multiples, mais dont le scénario manque d'une véritable charpente dramatique claire et puissante, susceptible d'ensorceler le spectateur.
   
Bernard Sellier