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Rebel ridge,
       2024, 
 
de : Jérémy  Saulnier, 
 
  avec : Aaron Pierre, David Denman, Emory Cohen, James Cromwell, AnnaSophia Robb, Don Johnson,
 
Musique : Brooke & Will Blair

  
 
Terry Richmond (Aaron Pierre), ancien marine, arrive à bicyclette dans une petite ville, afin de verser la caution qui permettrait de remettre en liberté son cousin Mike Simmons (C.J. LeBlanc). Mais il est arrêté par des flics locaux qui lui confisquent son argent. Grâce à l'aide d'une jeune avocate, Summer McBride (AnnaSophia Robb), il se rend vite compte que le chef de la police, Sandy Burnne (Don Johnson), est un pourri de premier ordre...
 
 Nous avons gardé un excellent souvenir de l'une des réalisations précédentes de Jérémy Saulnier, Blue ruin. On se rend compte assez vite ici que nous ne sommes pas en présence d'une énième série Z, bien que le héros du drame soit un ancien formateur de l'armée.  L'histoire est construite sur la trame d'un western, avec son personnage taciturne arrivant dans un coin reculé, et rapidement confronté à une mafia locale dirigée par le représentant de l'ordre. Hormis un bref intermède où la force s'exprime, les affrontements sont avant tout verbaux et reposent sur des tractations tout sauf légales. Le scénario, intelligent et maîtrisé, privilégie les manipulations psychologiques, les corruptions et les magouilles judiciaires, et s'affranchit des habituelles explosions de violence qui sont hélas souvent les seuls pics d'intérêt de ce genre de drame. Les scènes d'action se concentrent finalement sur un assaut final lui aussi directement inspiré des westerns, dans lequel les Indiens sont remplacés par les forces de l'ordre. Les roucoulades sentimentales sont elles aussi aux abonnés absents, et on ne s'en plaindra pas. La retenue narrative se retrouve également dans le dénouement, qui, tout en laissant augurer un happy end, a l'intelligence de ne pas s'appesantir sur sa matérialisation et demeure à l'état de probabilité.

Cette aventure, assez longue (plus de 2 heures) est une excellente surprise, alliant la sobriété d'un récit qui compense le manque d'originalité de son pitch originel par une dramaturgie aussi efficace que sensée.
   
Bernard Sellier