Revenger, film de Walter Hill, commentaire, site Images et Mots

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Revenger,
      (Tomboy, The assignment),       2016,  
 
de : Walter  Hill, 
 
  avec : Michelle Rodriguez, Sigourney Weaver, Tony Shalhoub, Caitlin Gerard, Anthony LaPaglia, Terry Chen,
 
Musique : Raney Shockne, Giorgio Moroder

  
   
La doctoresse Rachel Jane (Sigourney Weaver), brillante chirurgienne, est internée dans un hôpital psychiatrique suite à la mort violente de son adjoint et de ses trois gardes du corps. Radiée de l'Ordre des médecins, elle s'adonait à des opérations clandestines. Suite à l'exécution de son frère Sebastian (Adrian Hough) par un tueur impitoyable, Frank Kitchen (Michelle Rodriguez), elle avait distillé sur ce dernier une vengeance très particulière... 
 
   Le film de vengeance ne manque pas de références. Et force est de reconnaître qu'il n'est pas aisé de parvenir à pondre une oeuvre originale dans une pléthore de vendettas condamnées à se copier plus ou moins les unes les autres. Le vétéran Walter Hill a choisi une voie aussi marginale que douteuse. Effectivement certaines critiques n'ont pas manqué de souligner le ridicule de Michelle Rodriguez affublée d'une barbe et de pectoraux de culturiste. Pourtant, dans ce domaine tout au moins, la catastrophe annoncée n'est finalement pas si absolue que cela. Pour la simple raison que Rachel Jane, fil conducteur de l'histoire puisqu'elle dévoile progressivement à son psychiatre, Ralph Galen (Tony Shalhoub), le déroulé des événements, affiche une personnalité déviante intéressante, tant dans son niveau himalayen d'orgueil, que dans sa vision prétendue 'artistique' de la mission chirurgicale qu'elle a choisie. Certes, Sigourney Weaver paraît le plus souvent absente, mais cette distanciation peut être imputée à son personnage totalement déconnecté de la réalité et de la simple raison. Fan de Shakespeare et d'Edgar Allan Poe, elle joue les démiurges dans une histoire qui, sans sa présence, serait des plus banales, même si Walter Hill tente de moderniser son style, avec séquences en noir et blanc ou insertions de plans en dessins style Marvel. Les seconds rôles sont réduits soit à l'état d'auditeurs (le psy), soit à l'état de marionnettes destinées à recevoir les balles. Finalement, l'idée la plus intéressante réside dans la conjecture qui avait germé dans l'esprit de Jane : à savoir que le changement de sexe s'accompagnerait d'une transmutation de la personnalité de Frank dans un sens positif. Ce qui, au vu de la violence qui inonde le film, n'est pas vraiment le cas...
   
Bernard Sellier