Ce documentaire très partiellement fictionnel prend sa source auprès de Sainte Marguerite Marie, religieuse de l'Ordre des Visitandines, qui, en 1673, reçoit une vision du Christ qui la marque profondément aussi bien dans son esprit que dans son corps.
Avant tout commentaire, remercions la RATP qui, en refusant d'afficher dans ses galeries l'affiche de ce film - comme si la mise en avant d'une œuvre sur l'ouverture christique était condamnable ! - a donné une certaine notoriété à un documentaire dont le sujet n'aurait pas forcément attiré les foules. Cela dit, qu'en est-il réellement ? Le côté fiction - en l'occurrence les séquences où l'on voit Marguerite Marie (Julie Budria, radieuse) dans sa vie monastique - n'occupe qu'une part minime dans un ensemble surtout consacré aux témoignages de personnes (ecclésiastiques ou non), ayant effectué un pélerinage à Paray-le-Monial. Cette discrétion dans le vécu de la Sainte, sans doute justifié par le fait que son existence n'a pas été marquée par des faits extérieurs marquants et par le fait que ses écrits sont peu cinématographiques, est un peu regrettable. En revanche plusieurs témoignages sont particulièrement puissants, car, pour qui a fait même brièvement l'expérience de l'Amour transcendental, les paroles prononcées par les témoins résonnent comme une vérité intensément vécue. C'est le cas de la jeune Zoé, par exemple. Il est d'ailleurs possible de noter à plusieurs reprises la différence entre les commentaires des prêtres, intéressants, mais intellectuels, et l'émotion profonde de celles et ceux qui ont expérimenté un éveil spirituel. Si le film ne devait avoir qu'une seule utilité, ce serait justement de prouver que dans la quête spirituelle l'expérience est tout. Discourir sur les textes, les prises de position, les croyances, n'est qu'un jeu du mental et ne fait que nous éloigner du but réel de nos incarnations : déchirer le voile de l'illusion et réintégrer la conscience que nous sommes une étincelle divine, ce que nous avons oublié depuis bien longtemps. Notons tout de même un phrase exemplaire prononcée par l'un des ecclésiastiques : « Le monde meurt de ne pas se savoir aimé. » C'est là effectivement l'un des maux majeurs de notre humanité : être persuadé que nous sommes coupés d'un Amour qui est pourtant accessible si on accepte de le chercher. C'est d'ailleurs ce que soulignait un autre intervenant : chacun de nous est libre de demeurer coupé de cette Source ou d'avoir le désir de s'y replonger. Ces deux voies sont différentes, mais également acceptables, l'une n'étant en rien inférieure ou supérieure à l'autre.