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Scaramouche,
     1952,  
 
de : George  Sidney, 
 
  avec : Stewart Granger, Janet Leigh, Eleanor Parker, Mel Ferrer, Henry Wilcoxon,
 
Musique : Victor Young

   
   
Noël, marquis de Maynes (Mel Ferrer) est cousin de la Reine Marie-Antoinette, et grand amateurs de duels qui tournent toujours à son avantage. Pour calmer ses ardeurs qui déciment pour des broutilles les rangs de la noblesse, la Reine décide de le marier et le présente à) la jeune Aline de Gavrillac (Janet Leigh). André Moreau (Stewart Granger) est un séducteur superficiel qui promet le mariage à sa maîtresse Eleonore (Eleanor Parker), mais ne tient jamais. Un jour, André apprend du notaire qui lui verse tous les trimestres une somme versée par son père qu'il n'a jamais connu, que la source est tarie. Il oblige le tabellion à lui révéler le nom de l'auteur de ses jours : le comte de Gavrillac ! André se rend au château de celui-ci, fait en route la connaissance d'Aline dont il devient amoureux, et trouve le vieillard sur le point d'être enterré. Pendant ce temps, l'un des amis d'André, Philippe de Valmorin (Richard Anderson), publie, sous le psudonyme de Marcus Brutus, des pamphlets réclamant "Liberté, égalité, fraternité". Poursuivi par la police du Roi, Philippe est un jour tué sous les yeux de son ami André, par Noël de Maynes. Moreau n'a plus qu'un désir, venger son ami. Le seul problème : il ne connaît rien au maniement des armes... 
 
   Grand classique du film de cape et d'épée, célèbre à juste titre pour son duel final exceptionnel qui utilise intelligemment chaque recoin du décor d'un théâtre pour l'évolution des deux épéistes, "Scaramouche" n'a rien perdu de son charme, de son énergie au cours des ans. Il est un mélange particulièrement réussi de panache, d'aventure, d'amours légères ou graves, de construction scénaristique, et d'humour. Proche par certains points du "Capitaine Fracasse" de Théophile Gautier, il permet au héros de passer allègrement du personnage de farce intégré à d'amusantes créations théâtrales, au vengeur qui découvre, au-delà de sa superficialité et de son insouciance, un coeur fidèle et un élan presque patriotique. Stewart Granger est idéal dans ce personnage fantasque, tandis que Mel Ferrer compose un "méchant" d'autant plus venimeux qu'il transperce ses ennemis en conservant le rictus maléfique qui lui tient lieu de sourire. Et que dire de la beauté radieuse de Janet Leigh, sinon qu'elle illumine cette œuvre romanesque de bout en bout. 
 
   Un plaisir toujours renouvelé.
   
Bernard Sellier