Skyfall, film de Sam Mendes, commentaire

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Skyfall,
      2012, 
 
de : Sam  Mendes, 
 
  avec : Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem, Ralph Fiennes, Ola Rapace, Naomie Harris, Ben Whishaw, Albert Finney,
 
Musique : Thomas Newman

   
   
Vingt-troisième James Bond officiel.

   Un disque dur contenant l'identité d'un très grand nombre d'agents infiltrés dans différents pays a été "perdu" par le gouvernement britannique. James Bond (Daniel Craig) tente de le récupérer à Istambul. Non seulement il n'y parvient pas, mais encore il est grièvement blessé par un autre agent britannique, Eve (Naomie Harris). Il passe pour mort pendant un certain temps, mais fait sa réapparition lorsqu'un attentat est perpétré contre l'immeuble des services secrets londoniens... 
 
   Après avoir vu "Taken 2" la veille, la première surprise jaillit dès le commencement du film, puisqu'une course poursuite, cette fois-ci en moto, se déroule exactement dans le même décor que celle de Taken, à savoir les toits du marché d'Istambul. Mais passons sur l'anecdote. Sur plusieurs points, ce dernier volet tranche avec les habituelles aventures bondiennes. A la fois pour le pire et pour le meilleur. Le meilleur, c'est indéniablement l'aspect humain de l'intrigue, l'esthétique parfois somptueuse des séquences, et, accessoirement, un montage classique, tempéré, qui sait à la fois laisser le spectateur jouir de la beauté des décors, et faire jaillir les pics de violence lorsque nécessaire. Le pire, ou disons plus exactement le moins bon, c'est le minimalisme des enjeux, réduits à un affrontement freudien, à une plongée moyennement convaincante dans l'enfance de James, et à un méchant péroxydé dont on ne sait trop s'il faut le classer dans les malfaisants d'opérette ou dans les malades inquiétants. Sans regretter les débordements souvent risibles de criminels mégalomanes qui ont occupé nombre de versions passées, la matière du drame semble ici bien mince. Cela permet, certes, de redécouvrir un héros et une "M" plus humains et fragiles qu'à l'accoutumée. De son côté, le dénouement final, un tantinet longuet, réhabilite le traditionnel presque westernien, loin des spectaculaires débordements habituels, même si ça pète tout de même très fort. Le résultat n'est pourtant pas totalement enthousiasmant, écartelé qu'il est entre deux extrêmes difficilement conciliables.
   
Bernard Sellier