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Soleil vert,
      (Soylent green),      1973, 
 
de : Richard  Fleischer, 
 
  avec : Charlton Heston, Leigh Taylor-Young, Edward G. Robinson, Brock Peters, Joseph Cotten, Chuck Connors,
 
Musique : Fred Myrow, David Mansfield, Grieg, Beethoven...

   
   
2022. New York est devenue une mégapole de quarante millions d'habitants, dont vingt millions de chômeurs. Il n'y a plus ni électricité, ni papier, ni nourriture, hormis des tablettes de "soleil jaune" ou de "soleil vert", fabriquées à partir de plancton. Thorn (Charlton Heston), un policier du 14ème district enquête sur la mort d'un richissime, Simonson (Joseph Cotten). Celui-ci avait des fonctions importantes au sein de la firme qui fabrique le "soleil vert". Malgré les ordres de son supérieur, Hatcher (Brock Peters), Thorn refuse d'enterrer ce qu'il considère comme un assassinat... 
 
   Ce que l'on distingue avant tout dans cette oeuvre, c'est un petit nombre de séquences qui marquent durablement la mémoire. Des rues new-yorkaises désertes, tandis que des flots d'humains quasi mourants s'entassent pour dormir dans les escaliers des immeubles et font la queue pendant des heures pour obtenir quelques tablettes vitales ; des pelles mécaniques "anti-émeutes" qui enfournent les survivants affamés dans leurs bennes, comme elles le feraient de vulgaires cailloux ; un "foyer" qui offre à ceux qui souhaitent mourir un processus pour le moins original ; une nature vierge et paisible qui n'existe plus que dans des films et que n'ont jamais connue les générations post apocalyptiques... Impressionnant et générateur de réflexions angoissées. Mais, malgré ces visions peut-être, hélas, prophétiques (la multinationale Monsanto est en train de mettre la main sur tous les semenciers de la planète !), et l'universalité de l'enjeu que l'on devine à travers l'enquête de Thorn, le film se focalise malheureusement sur une trame assez banale, qui ne se démarque guère du tout venant policier classique. Charlton Heston et Edward G. Robinson forment un tandem particulièrement charismatique, mais, malgré les qualités de l'oeuvre, par moments très ancrée esthétiquement dans les seventies (le décor de l'appartement de Simonson), le spectateur a l'intuition que celle-ci n'a pas livré toutes ses possibilités.  
 
   Très intéressant, mais quelque peu frustrant...
   
Bernard Sellier