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Sous influence,
      Saison 1,     ( Apple tree yard ),     2017 
 
de : Jessica  Hobbs..., 
 
avec : Emily Watson, Ben Chaplin, Mark Bonnar, Susan Lynch, Olivia Vinall, Steven Elder,
 
Musique : Halfdan E


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Yvonne Carmichael (Emily Watson) est une chercheuse brillante dans le domaine de la génétique. Au cours d'un colloque, elle rencontre un inconnu, Mark (Ben Chaplin), sous le charme duquel elle succombe immédiatement. Elle n'en parle pas à son mari, Gary (Mark Bonnar), et poursuit une relation aussi intense qu'insolite... 
 
   Difficile d'imaginer mise en route plus classique. Une femme qui approche de la cinquantaine, une vie de couple privée de sexualité. Un beau gosse mystérieux en approche. Une liaison placée sous le signe de la dissimulation... Jusque là rien de très original ou excitant. Le spectateur pressent que quelque chose cloche dans cette apparent adultère de routine, et espère que lui soit offert un épice suffisant pour relever une sauce jusque là relativement plate. Autant l'avouer tout de suite, l'attente ne sera que partiellement comblée, tout au moins sur le plan du mystère. Ce n'est pas le domaine sur lequel se développent les qualités de cette création. 
 
   En revanche, si la trame narrative en elle-même, exposée avec une lenteur calculée, est susceptible de frustrer certains, il n'en est pas de même pour l'analyse psychologique des protagonistes, qui se révèle exemplaire. Le récit suit pas à pas, avec une délicatesse infinie, toutes les attentes et souffrances de ces deux personnalités immatures, qui, chacune à leur manière, sont incapables de résister à leur besoin de s'inventer une brillance factice capable de redorer une aura individuelle qu'ils jugent médiocre. A travers ce double drame intime, se dessine un tableau tout en finesse de tempéraments faibles, dominés par une absence de discernement et une soumission inconsciente aux facilités primaires : l'illusion, le rêve, les instincts, la dissimulation, la mythomanie... C'est remarquablement interprété par une Emily Watson bouleversante, mais il serait injuste d'oublier les performances toutes en discrétion de Ben Chaplin et de Mark Bonnar. Il est un peu regrettable que le quatrième épisode s'étende un peu trop, au cours du procès, sur des considérations psychopathologiques abstruses. 
 
   Une série de très bonne tenue, qui méritait mieux que cette musique passe partout bien peu inspirante.
   
Bernard Sellier