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Sweet girl,
     2021, 
 
de : Brian Andrew  Mendoza, 
 
  avec : Isabela Merced, Jason Momoa, Manuel Garcia-Rulfo, Justin Bartha, Amy Brenneman, Lex Scott Davis,
 
Musique : Steven Price

  
   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

   Ray Cooper (Jason Momoa) est désespéré lorsque sa femme Amanda (Adria Arjona) décède d'un cancer et le laisse seul avec leur fille Rachel (Isabela Merced). Mais ce qui le traumatise le plus, c'est de voir qu'il est impuissant à obtenir justice pour faire condamner ceux en qui il voit la cause de ce décès. Quelques mois plus tard, un journaliste, Martin Bennett (Nelson Franklin) le contacte en secret...  
 
   Est-ce vraiment un  hasard si cette histoire, touchante dans son essence, sort sur les écrans de Netflix au moment où la pandémie de Covid 19 perdure et que de graves accusations sont portées contre les laboratoires pharmaceutiques ? C'est peu probable. L'occasion est trop belle pour ne pas utiliser les dérives bien réelles des «Big Pharma» dans un thriller, par ailleurs très traditionnel, pour ne pas dire basique. Car, si l'on excepte un très gros twist, assez inattendu, il faut le reconnaître, mais amené sans grande subtilité, au bout de 80 minutes, le reste de ce drame ne présente aucune originalité notable. Les scénaristes ont fait le job minimum en enfilant classiquement les scènes attendues. Les acteurs font le job sans manifester une intensité  particulière, exception faite, à la rigueur, de la jeune Rachel, dont la rage fait parfois mouche. Les personnages n'affichent aucune aura magnétique susceptible de capter le spectateur. Et le réalisateur enveloppe tout cela dans une coquille qui n'est pas désagréable à voir, car sans temps mort, mais déjà vue de multiples fois habillée de couleurs plus excitantes.

    Le plus intéressant reste bien sûr le sujet de fond, qui n'est pas sans rappeler le scandale de 2015, lorsque Martin Shkreli, PDG de Turing Pharma, avait augmenté de 5400% le prix d'un antibiotique contre la toxoplasmose, le Daraprim (de 13,50 $ à 750 $ !), lors du rachat du petit laboratoire qui produisait le remède. (Le Monde, article du 17/12/2015)(L'article est disponible ici en PDF). Malheureusement, la dénonciation de ces pratiques odieuses ne tient ici que la fonction de prétexte pour justifier le désespoir de Ray et de sa fille.  

   
Bernard Sellier