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Taj Mahal,
          2015, 
 
de : Nicolas  Saada, 
 
  avec : Stacy Martin, Louis-Do de Lencquesaing, Gina McKee, Alba Rohrwacher,
 
Musique : Nicolas Godin

 
   
Louise (Stacy Martin), 18 ans, arrive avec son père (Louis-Do de Lencquesaing) et sa mère (Gina McKee) à Bombay, où la famille doit demeurer deux ans pour le travail. Un soir, alors que la jeune fille est restée seule à l'hôtel, celui-ci est la cible d'une attaque terroriste. 
 
   Tout d'abord, il est possible de s'interroger sur le titre du film ainsi que sur l'affiche qui laisse planer un doute pour celui qui n'est pas très observateur. Le Taj Mahal dont il est question n'a rien à voir, comme on pourrait le supposer, avec le palais mythique qui dresse sa splendeur immaculée aux environs d'Agra. Il s'agit en fait du nom d'un hôtel de luxe situé à Mumbai (ex Bombay). C'est peut-être un détail sans grande importance, mais il installe tout de même un malaise sur les desseins de l'auteur. 
 
   En ce qui concerne l'oeuvre elle-même, sa conception est, dans son fondement, intéressante. A savoir installer une atmosphère angoissante, dramatique, sans jamais plonger le spectateur au milieu des fusillades ou explosions auxquelles il est habitué. Construit sur le mode de "Panic Room", demeurant toujours au plus près de son héroïne, le récit se veut intégralement intimiste, réduisant cet acte criminel, déconnecté de toute réalité politique ou religieuse, à quelques vues sur une télévision locale. Pourquoi pas ? 
 
   Pourtant, dès le commencement, la mise en place simple, naturelle, mais longuette et d'un intérêt mitigé, se révèle de mauvais augure. Puis, deux problèmes majeurs se posent. D'une part, le spectateur s'ennuie ferme dans une succession de plans sombres, répétitifs, sans aucune évolution dramatique, là où le film de David Fincher réalisait une construction événementielle progressive et implacable. D'autre part, l'absence totale de scènes vivantes, pas répréhensible dans son principe, signe parallèlement une absence de réalisme réellement dommageable. On a en permanence l'impression que les affres des personnages sont radicalement déconnectées de la réalité sanglante qu'on nous annonce. Avec, en prime, un trio de personnages assez moyennement convaincants. Autant dire que ce film ne demeurera pas dans le lot précieux que l'on emporte sur une île déserte...
   
Bernard Sellier