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Tin star,
    Saison 1,     2017 
 
de : Rowan  Joffe..., 
 
avec : Tim Roth, Sarah Podemski, Christina Hendricks, Genevieve O'Reilly, Abigail Lawrie, Oliver Coopersmith, Lynda Boyd,
 
Musique : Adrian Corker

 
   
Jim Worth (Tim Roth) arrive de Londres avec sa femme Angela (Genevieve O'Reilly) ainsi que ses deux enfants, Anna (Abigail Lawrie) et Petey (Rupert Turnbull), dans une petite cité canadienne, Little Big Bear, où il occupe le poste de chef de la police. Non loin de là, une puissante société pétrolière, la North Stream Oil, cherche à finaliser sa raffinerie en achetant des terrains. Les relations entre Jim et l'une des négociatrices de la compagnie, Elizabeth Bradshaw (Christina Hendricks) s'envenime rapidement... 
 
   Une tranquille petite ville qui, au premier abord, semble tout droit sortie d'une nouvelle version du " Prisonnier ". Les gens se saluent et on s'attend presque à entendre un " Bonjour chez vous " nostalgique, marqueur indélébile de la mythique série sortie en 1967. Mais la situation évolue très vite. Et les premiers échanges humoristiques entre intervenants laissent la place à un drame fort sombre. 
 
   Les premiers épisodes soufflent à la fois le chaud et le froid. A savoir le bon, par exemple dans les épisodes 2 & 3 qui dénotent, grâce à une stucture temporelle éclatée, un sens réel de la dramaturgie. Egalement du moins bon, semble-t-il, avec des relations intimes familiales ( père-fille en particulier ), qui ne sont pas toujours très crédibles, aussi bien dans l'écriture des dialogues que dans le jeu des acteurs. Pourtant, progressivement, ce qui paraissait au début approximatif, devient au fil des épisodes une véritable marque de fabrique. Tim Roth en fait beaucoup dans son incarnation de l'ivrogne ' je me fous de tout et de tous ', d'autant plus que ses initiatives et méthodes laissent plus que perplexe. Mais l'atmosphère générale se contruit une authentique personnalité originale, lorgnant parfois vers celle des frères Coen. Avec, qui plus est, un constat accablant sur les effets dévastateurs de la ' civilisation capitaliste' sur les Indiens. 
 
   A l'évidence, les choix parfois extrémistes des scénaristes se révèlent payants. Les personnages, étonnants et détonants, ambigus, prennent peu à peu de l'épaisseur, de la chair, et, paradoxalement, les évaluations s'inversent. L'image du gentil couple prend l'eau de toutes parts. Au bout du compte, c'est le tueur qui apparaît le plus émouvant, voire le plus sympathique. 
 
   Insolite, percutant, souvent désarçonnant, une réussite incontestable.
   
Bernard Sellier