Tonnerre sous les tropiques, film de Ben Stiller, commentaire

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Tonnerre sous les tropiques,
     (Tropic thunder),  2008, 
 
de : Ben  Stiller, 
 
  avec : Ben Stiller, Robert Downey Jr., Jack Black, Steve Coogan, Jay Baruchel, Brandon T. Jackson, Nick Nolte, Tom Cruise, Matthew McConaughey,
 
Musique : Theodore Shapiro


 
Un film est tourné au Vietnam d'après le livre d'un ancien survivant de guerre, "Feuille de trèfle" Tayback (Nick Nolte), sauvé d'un camp de prisonniers par un commando de choc. Mais le réalisateur, Damien Cockburn (Steve Coogan) a déjà pris un mois de retard au bout d'une semaine de tournage. Il ne parvient pas à canaliser ses acteurs et, à la suite d'une méprise, le responsable des effets spéciaux fait exploser la jungle alors que les caméras ne tournent pas. Ecoeuré par tant d'incompétence, Tayback propose au metteur en scène de plonger ses acteurs au milieu de la forêt, et de les filmer sur le vif grâce à des caméras dissimulées un peu partout. Tugg Speedman (Ben Stiller), Kirk Lazarus (Robert Downey Jr.), Kevin Sandusky (Jay Baruchel) se retrouvent donc isolés dans la jungle, croyant que Damien, qui vient de sauter sur une mine, a concocté des effets spéciaux particulièrement réalistes... 
 
 Dynamitage en règle des superproductions guerrières façon "Rambo 2" ou "Portés disparus", cette histoire décapante, aussi saignante matériellement que parodiquement, possède de solides atouts. Principalement dans sa brochette de personnages-acteurs qui se régalent dans l'auto-dérision et le cabotinage assumé. Le passage à la moulinette des codes du genre, des images stéréotypées de héros bodybuildés ou de comédiens faussement proprets, la désintégration de la fascination maladive exercée par de pseudo modèles ringards, sont souvent jouissifs. Entre Ben Stiller, en route sur la pente du désastre médiatique, Robert Downey Jr. dans la peau d'un Australien pigmenté façon Sénégalais, le producteur Less Grossman (Tom Cruise), obsédé par le fric, ou encore Tayback qui n'est pas vraiment celui que l'on croit, chacun en prend pour son grade et cette mise au pilori parfois féroce des faux-semblants qui inondent les écrans ne peut qu'exciter l'intellect et les zygomatiques. Cela dit, il est assez regrettable que le dénouement revienne dans les passages cloutés traditionnels, ce qui n'est pas sans saper en grande partie l'effet subversif et corrosif de la première partie. Dommage, car sur le plan purement visuel et rythmique, Ben Stiller réalisateur, démontre infiniment plus de talents que le Damien Cockburn de l'aventure !
   
Bernard Sellier