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Le torrent, 2022,
de : Anne Le Ny,
avec : José Garcia, André Dussollier, Christiane Millet, Capucine Valmary, Anne Le Ny, Victor Pontecorvo,
Musique : Benjamin Esdraffo
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...
La jeune Lison (Capucine Valmary) arrive pour le week-end chez son père, Alexandre (José Garcia), qui habite un chalet dans les Vosges en compagnie de sa femme, Juliette (Ophélia Kolb) et de leur fils Darius (Zéphyr Ellis). Pendant que le couple est au théâtre, Lison découvre dans les affaires de Juliette une clef USB sur laquelle se trouvent des photos érotiques de la jeune femme en compagnie d'un inconnu. Rentré, Alexandre les aperçoit et une violente dispute s'engage. Juliette quitte la maison tandis que la pluie tombe à seaux...
La mise en place est d'une simplicité qui confine à l'ascétisme. Un couple, une crise, une mort, une enquête, une fracture familiale... Pas le moindre mystère avec l'attente fébrile du moment où la vérité va être révélée. Toutes les données sont connues d'avance. Il serait donc possible, à la lecture de ce résumé, de craindre que le film ne présente que peu d'intérêt. Ce n'est nullement le cas, pour la raison que le traitement de l'histoire n'a pas pour but de s'intéresser à un suspense qui n'existe pas, mais de suivre, pas à pas, presque heure par heure, la spirale infernale dans laquelle s'enfoncent le père et la fille par la faute d'un mensonge initial. Bien sûr, le spectateur attend tout de même le petit rebondissement qui va faire basculer la thèse développée dans l'urgence par Alexandre. Il se produit plus tôt qu'on ne l'attendait. Mais il est manifeste que la scénariste-réalisatrice n'est guère concernée par l'instauration d'un suspense dense, et ne cherche pas à s'attarder sur cet instant, qui n'a pour finalité que d'apporter une touche psychologique supplémentaire. Ce drame évoque bien sûr des affaires récentes, la plus médiatisée ayant été la mort d'Alexia Daval, avec la culpabilité reconnue tardivement de son conjoint. Même l'enquête menée par la capitaine de gendarmerie Da Silva (Anne Le Ny) n'est présente que comme un décor indispensable, mais secondaire. Quant au futur procès, il est tout simplement inexistant. Seuls importent les personnalités frappées par la tragédie, et leurs diverses réactions face au deuil. José Garcia se montre, comme toujours, convaincant dans ce rôle trouble, mais la palme revient sans conteste à la jeune interprète de Lison, Capucine Valmary, qui se montre d'une sensibilité et d'une sobriété expresse remarquables. Si la sensibilité ne fait jamais défaut à l'œuvre, lui manque en revanche un soupçon de piment, et surtout une fin qui soit moins précipitée et plus vraisemblable.
Bernard Sellier
La jeune Lison (Capucine Valmary) arrive pour le week-end chez son père, Alexandre (José Garcia), qui habite un chalet dans les Vosges en compagnie de sa femme, Juliette (Ophélia Kolb) et de leur fils Darius (Zéphyr Ellis). Pendant que le couple est au théâtre, Lison découvre dans les affaires de Juliette une clef USB sur laquelle se trouvent des photos érotiques de la jeune femme en compagnie d'un inconnu. Rentré, Alexandre les aperçoit et une violente dispute s'engage. Juliette quitte la maison tandis que la pluie tombe à seaux...
La mise en place est d'une simplicité qui confine à l'ascétisme. Un couple, une crise, une mort, une enquête, une fracture familiale... Pas le moindre mystère avec l'attente fébrile du moment où la vérité va être révélée. Toutes les données sont connues d'avance. Il serait donc possible, à la lecture de ce résumé, de craindre que le film ne présente que peu d'intérêt. Ce n'est nullement le cas, pour la raison que le traitement de l'histoire n'a pas pour but de s'intéresser à un suspense qui n'existe pas, mais de suivre, pas à pas, presque heure par heure, la spirale infernale dans laquelle s'enfoncent le père et la fille par la faute d'un mensonge initial. Bien sûr, le spectateur attend tout de même le petit rebondissement qui va faire basculer la thèse développée dans l'urgence par Alexandre. Il se produit plus tôt qu'on ne l'attendait. Mais il est manifeste que la scénariste-réalisatrice n'est guère concernée par l'instauration d'un suspense dense, et ne cherche pas à s'attarder sur cet instant, qui n'a pour finalité que d'apporter une touche psychologique supplémentaire. Ce drame évoque bien sûr des affaires récentes, la plus médiatisée ayant été la mort d'Alexia Daval, avec la culpabilité reconnue tardivement de son conjoint. Même l'enquête menée par la capitaine de gendarmerie Da Silva (Anne Le Ny) n'est présente que comme un décor indispensable, mais secondaire. Quant au futur procès, il est tout simplement inexistant. Seuls importent les personnalités frappées par la tragédie, et leurs diverses réactions face au deuil. José Garcia se montre, comme toujours, convaincant dans ce rôle trouble, mais la palme revient sans conteste à la jeune interprète de Lison, Capucine Valmary, qui se montre d'une sensibilité et d'une sobriété expresse remarquables. Si la sensibilité ne fait jamais défaut à l'œuvre, lui manque en revanche un soupçon de piment, et surtout une fin qui soit moins précipitée et plus vraisemblable.
Bernard Sellier