Deux éducatrices, Alice (Alice Belaïdi) et Céline (Céline Groussard) emmènent un groupe de jeunes handicapés en Auvergne pour une semaine de vacances. Ils récupèrent au dernier moment Sylvain (Artus), accompagné de son éducateur Orpi (Clovis Cornillac). Le problème, c'est que les deux hommes viennent de commettre un braquage dans une bijouterie...
Dans les trois premières minutes, c'est une avalanche de caricatures et le spectateur peut légitimement se dire que l'histoire ne va pas être d'une subtilité folle. Il s'agit en fait d'une fausse idée. Tout d'abord, le scénariste réalisateur a laissé les véritables acteurs handicapés s'exprimer selon leurs tempéraments propres, préservant de la sorte un naturel évident qui touche par sa sincérité. Ensuite, il a eu la bonne idée d'adjoindre à ce microcosme un duo de personnages, tout d'abord décalés, mais dont l'un des membres va progressivement s'intégrer, autant par obligation que par sympathie. Le récit suit avec tendresse cette grande famille qui déborde de vie et de spontanéité. La limite principale du film tient à la faiblesse de l'intrigue annexe, qui contraint Orpi et le faux Sylvain à intégrer le groupe. Elle n'est là que comme un filigrane sans consistance, laissant tout l'intérêt de l'œuvre à la cohabitation forcée de ces personnalités antagonistes. Une sympathique réussite, très drôle, mais toujours profondément humaine.
Bernard Sellier