Uncut gems, film de Benny Safdie, Josh Safdie, commentaire

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Uncut gems,
         2019, 
 
de : Benny  Safdie, Josh  Safdie, 
 
  avec : Adam Sandler, Julia Fox, Kevin Garnett, Idina Menzel, LaKeith Stanfield,
 
Musique : Daniel Lopatin

  
 
Howard Ratner (Adam Sandler) possède une boutique de joaillerie à New York. Il parvient à faire venir d'Ethiopie une opale noire qu'il compte vendre un bon prix aux enchères. Il la prête au célèbre joueur de basket Kevin Garnett, mais celui-ci tient à l'acquérir pour un prix très inférieur à sa valeur supposée. En attendant de la récupérer, Howard est harcelé par les hommes de son cousin Arno (Eric Bogosian), auquel il doit du fric...

 Adam Sandler a été récompensé par les Spirit Awards pour son rôle de bijoutier magouilleur et logorrhéique dans cette histoire déjantée. C'est l'une des premières surprises du film, car il paraît surtout arborer une expression monolithique durant les trois quarts de ces interminables deux heures quinze. Mais ce n'est pas la seule source d'étonnement. La seconde surprise est l'enthousiasme de la plupart des critiques (sur AlloCiné, par exemple), au point que la question se pose de savoir si nous avons vu le même spectacle. Certes, la mise en scène est époustouflante, et les monteurs ne sont pas des manchots. Mais si la qualité et l'originalité de la réalisation sont des atouts loin d'être négligeables, il est indispensable que celle-ci enveloppe et mette en valeur des éléments captivants. Or sur ce plan, la frustration est grande.

 L'histoire se développe dans le milieu typique et insolite des bijoutiers juifs de la 47ème rue, et l'atmosphère de ces lieux grouillants de vie ne manque pas d'authenticité. Cependant le spectateur n'est pas là pour un documentaire, mais pour suivre une aventure. Et le moins qu'on puisse dire est que les mésaventures d'un Howard magouilleur, menteur, manipulateur, toujours à l'extrême limite de la connerie, nous laissent de marbre. Et toute la faune qui l'entoure ne se montre pas plus captivante. Ils rivalisent d'imbécillité, s'agitent comme des fantoches sans consistance et ne savent que hurler tous en même temps. Si l'on ajoute à cela une musique souvent envahissante, il est difficile de sortir de cette vision autrement qu'exténué par tant d'hystérie et de vacuité.
   
Bernard Sellier