Guy (Michel Blanc) travaille dans un garage comme pompiste. Mais, à force de truander les clients en leur faisant payer des bidons d'huile vides, il finit par se faire choper et se retrouve chômeur. N'ayant plus de toit, il s'invite chez son ami Daniel (Bernard Giraudeau) qui vit chez sa compagne Françoise (Thérèse Liotard). Il ne tarde pas à leur pourrir la vie...
Ce film pourrait s'appeler : "comment devenir parasite en dix leçons". Michel Blanc qui, avant de devenir réalisateur et de visiter des rôles plus "sérieux", s'était fait une spécialité de personnages aussi perdants que odieux, est ici magnifique d'inconscience, d'égoïsme, de cynisme désinvolte, de fainéantise, de roublardise, de lâcheté, d'hypocrisie... Bref, les qualificatifs risquent de n'être pas assez nombreux pour cerner tous les aspects de son parasitisme actif. Et ce qui pourrait paraître excessif dans la noirceur ne débouche finalement que sur un personnage tout à fait crédible, dont beaucoup d'entre nous connaissent une copie plus ou moins fidèle. A travers une suite de saynètes passablement désopilantes (Anémone en "artiste" de cirque, vaut son pesant de cacahuètes !), Patrice Leconte brosse tendrement ou cyniquement le processus de destruction d'un être faible sous des apparences fortes (Daniel) par un looser minable qui se révèle finalement très puissant dans la désintégration de ceux qui le côtoient.
C'est toujours drôle, enfin d'une drôlerie plutôt grinçante, et, malgré une certaine superficialité inhérente à ce type de "comédie", pourrait constituer une contre-application pratique fort intéressante des livres de Jacques Salomé sur la communication et l'hygiène relationnelle !