Les voyeurs, (The voyeurs), film de Michael Mohan, commentaire

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Les voyeurs,
     (The voyeurs),      2021, 
 
de : Michael  Mohan, 
 
  avec : Sydney Sweeney, Justice Smith, Natasha Liu Bordizzo, Ben Hardy, Katharine King So,
 
Musique : Will Bates

   
 Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

 
Pipa (Sydney Sweeney) et son copain Thomas (Justice Smith) emménagent dans un appartement citadin. Le premier soir, ils se rendent compte qu'ils ont une vue plongeante sur un logement situé de l'autre côté de la rue. Il est occupé par un couple, Sebastian Jacobs (Ben Hardy), photographe professionnel et Julia (Natasha Liu Bordizzo), qui semblent très chauds sexuellement... 
 
 Le récit ne s'embarrasse pas de préliminaires. Pipa et son copain s'arment d'une paire de jumelles, fabriquent un micro canon capable de leur faire vivre en direct les ébats visualisés, et passent leur temps libre derrière la baie vitrée. Même si le spectateur se doute bien que tout ne va pas se dérouler de manière tranquille et linéaire, rien ne le prépare à la déflagration narrative qui explose aux cinq sixièmes du film. Jusque là, il était possible de croire que l'on assistait à une création esthétiquement léchée, façon «cinquante nuances de Sebastian», dans laquelle Pipa et son compagnon, d'abord enthousiastes devant cette découverte inattendue, commençaient à ressentir de manière différente cette intrusion dans la vie des autres. Mais ce retournement de situation majuscule bouleverse totalement les certitudes que l'on avait emmagasinées durant les quatre vingt dix premières minutes. Et c'est bien sûr ce coup de tonnerre qui donne tout son intérêt à une histoire jusque là traditionnelle, qui bascule soudain dans un vertige manipulatoire qui met en lumière aussi bien le pouvoir de fascination des images que l'absence de limite créative d'un esprit artistique dépravé. Disponible sur Amazon Prime Vidéo, cette oeuvre n'est certes pas LE film de l'année, d'autant plus que sa vraisemblance n'est pas toujours optimale, mais la cotation de 5,9 qui lui est attribuée sur IMDB paraît bien sévère en regard de l'empreinte durable laissée par son dénouement sur le spectateur.  
   
Bernard Sellier