Wake up, film de Aleksandr Chernyaev, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Wake up,
      (Awake),       2019, 
 
de : Aleksandr  Chernyaev, 
 
  avec : Jonathan Rhys Meyers, Francesca Eastwood, William Forsythe, Malik Yoba, James Austin Kerr,  
 
Musique : Alex Kharlamov


   
Cinq jeunes filles ont été assassinées près de Dallas. Le shériff Roger Bower (William Forsythe) et son ami Frank Ward (Malik Yoba) enquêtent. Ils sont un jour informés qu'un inconnu (Jonathan Rhys Meyers) vient d'avoir un grave accident. L'homme semble amnésique. Mais on découvre dans le coffre de sa voiture le cadavre d'une victime...

   Voilà un film qui ne manque pas d'intérêt... pour qui désire se former à la réalisation. Car il constitue presque un cas d'école. Il est possible d'y trouver toutes les caractéristiques qui sont à proscrire si l'on veut produire un thriller convenable. L'histoire en elle-même a été vue des centaines de fois. Le héros amnésique qui est accusé de tous les forfaits possibles. Mais en soi cette banalité thématique ne serait pas rhédibitoire si l'enrobage était attirant. C'est hélas loin d'être le cas.

    Les personnages sont terriblement primaires, n'offrant aucune coloration susceptible d'accrocher l'intérêt du spectateur. La fille de Clint Eastwood se révèle d'une fadeur expressive rebutante, mais il faut reconnaître qu'elle n'est guère aidée par des dialogues au ras des pâquerettes. Il y a bien longtemps que nous n'avons pas été confrontés à des échanges verbaux autant réduits à l'utilitaire le plus basique. William Forsythe ne s'en tire pas mieux, quant au flic noir de Malik Yoba, il fait carrément de la simple figuration.

   En ce qui concerne la réalisation, le fond n'est pas loin d'être atteint. Non seulement le récit ne manifeste aucun sens de la suggestion, de l'ellipse, du suspense, du mystère, mais surtout il éprouve le besoin de nous asséner des évidences que le spectateur a comprises depuis belle lurette. La photographie elle-même est médiocre. À étudier, sans nul doute, car il est difficile d'accumuler à ce point les handicaps et les clichés du genre.

   
Bernard Sellier