À la rencontre de guides et de textes inspirants...
« Le degré de spiritualité n'a rien à voir avec ce en quoi vous croyez, mais tout à voir avec votre état de conscience. » Eckhart TOLLE
La source de tous les maux de l'humanité
Le texte ci-dessous est extrait du site Images et Mots Une précision avant de plonger dans cette suite de réflexions. Celles-ci ne sont que le simple reflet d’une compréhension individuelle et ponctuelle. Leur contenu, en permanence évolutif, est destiné à se transformer en fonction des expériences futures et des connaissances nouvelles qui en résulteront. Depuis des millénaires, l’humanité souffre de maux physiques chroniques, engendrés par les guerres incessantes, les famines, les gouvernements tyranniques, les maladies. Il serait tentant de penser que la disparition de ces causes de souffrances amènerait la paix et l’harmonie dans le monde. Pourtant, cette manière de considérer les évènements place chacun d’entre nous dans une position de victime innocente, frappée par des manifestations autonomes violentes contre lesquelles nous n’avons aucun pouvoir. Cette appréciation des causes n’est-elle pas viciée à la base ? N’avons-nous vraiment aucune responsabilité dans la survenue de toutes les noirceurs que nous avons citées ? Toutes ces agressions matérielles qui bouleversent la vie de populations entières sont-elles véritablement extérieures à nous et totalement indépendantes de nos propres perturbations intérieures, d’autant plus nocives et dangereuses qu’elles sont le plus souvent inconscientes ? Il est fréquent d’entendre certains philosophes ou mystiques déclarer que pour transformer le monde, sous-entendu de manière positive, il est indispensable d’opérer d’abord ce changement sur nous-mêmes. Ce qui peut sembler un truisme de comptoir est en fait une évidence. Durant des millénaires, d’innombrables soulèvements, révolutions, ont été opérés dans le but d’éradiquer des conditions de vie insupportables, et d’accoucher d’un monde meilleur, voire idéal. Est-ce vraiment le cas aujourd'hui ? Si l’on regarde seulement notre pays, censé être, jusqu’à une période récente, un modèle de démocratie et de qualités humanistes, qu’en est-il exactement ? Depuis quelques années, et surtout en raison des bouleversements sociétaux engendrés par la période Covid, le fragile respect qui existait dans les échanges d’idées a volé en éclats. Et cela s’est produit aussi bien sur le plan familial qu’au niveau des médias. Les débats ont quasiment disparu. Là où jadis on voyait sur un plateau des représentants de pensées diverses échanger leurs arguments, on assiste maintenant à des monologues déversés par des invités dont les positions intellectuelles sont conformes à ce qui est accepté et prôné par le propriétaire du média. Le fait d’afficher une vision divergente est immédiatement catalogué de la façon la plus simpliste qui soit, presque toujours réduite à un qualificatif aussi infondé que méprisant. Vous manifestez le souhait que l’enseignement de la sexualité soit réservé à la sphère familiale, vous êtes un rétrograde borné. Vous êtes favorable à la régulation des flux migratoires, vous êtes un raciste. Vous encouragez le maintien des traditions chrétiennes ou culturelles, vous êtes un fasciste d’extrême droite. Vous émettez des réserves sur la politique expansionniste d’Israël, vous êtes antisémite. Vous dénoncez l’impunité des réseaux pédocriminels, vous êtes un conspirationniste QAnon… Il est quasiment impossible aujourd’hui d’échapper à ce simplisme belliqueux qui réduit chaque pensée différente à une qualification aussi insultante qu’absurde. De ce fait, peut-on s’étonner, en constatant le développement de cette agressivité larvée, que des conflits armés s’allument en divers points du globe ? Est-il possible de concevoir que le monde puisse s’orienter vers la paix, alors que les relations entre les individualités que nous sommes se manifestent de plus en plus à travers une tension et une brutalité permanentes ? Peut-on trouver insensée l’affirmation que nous devons d’abord construire l’harmonie en nous-mêmes pour espérer la voir s’installer dans le monde ? Quelles sont les causes de ces pulsions internes qui polluent nos personnalités et font opposition à l’instauration d’une empathie respectueuse envers autrui ? Et surtout, qui nous privent d’un monde idyllique dans lequel amour, paix et harmonie seraient devenus des valeurs fondamentales. Nous connaissons un certain nombre de ces travers. Il y a la jalousie, l’orgueil, l’agressivité, l’angoisse, l’autoritarisme, l’avarice, l’aveuglement, la colère, l’égoïsme, la fausseté, la fourberie, la haine, l’hypocondrie, l’hypocrisie, l’ingratitude, l’insécurité, l’intolérance, la lâcheté, la malhonnêteté, la manipulation, la méchanceté, le mépris, le racisme, la rigidité, le suprémacisme, la tristesse, la violence… Ces dysfonctionnements touchent diverses facettes de notre être, et les liens entre eux ne sont pas évidents au premier abord. La liste est loin d’être limitative. Il est bien sûr possible de regrouper certaines de ces caractéristiques sous une bannière commune, et de réduire ainsi le nombre de causes premières perturbatrices. L’orgueil, par exemple, génère le mépris, l’ingratitude, l’intolérance, la rigidité. L’envie est cousine germaine de la jalousie, de la fourberie, de l’égoïsme. L’agressivité, la violence, l’angoisse, l’hypocondrie sont engendrées par la peur. Pourtant, ces perturbations peuvent être réduites à un très petit nombre de causes profondes, qui, elles-mêmes, semblent avoir pour origine deux pulsions fondamentales. Il s’agit d’une part de l’ENVIE, avec son double, la JALOUSIE, et d’autre part de la PEUR. Mais, au-delà de ce duo de troubles majeurs, n’est-il pas possible de découvrir un véritable et unique dénominateur commun ? Un germe originel qui serait le Père suprême de la peur, de l’envie, ainsi que de toutes leurs déclinaisons qui composent nos ego pathologiques. C’est ce que nous allons tenter d’élucider au travers des développements qui suivent.
Examinons d’abord l’ENVIE. Elle est d’autant plus puissante et redoutable qu’elle s’inscrit dans notre personnalité dès le plus jeune âge. Tout parent a été confronté à la colère de son enfant qui veut avoir la paire de baskets à la dernière mode, ou fait un caprice monstre parce qu’il n’a pas droit au Nutella comme son meilleur copain, pour la simple raison que ses parents ont pris conscience que le développement anarchique des palmiers à huile provoque des déforestations massives dans certains pays. Ce désir impérieux de posséder les mêmes objets que son voisin, voire de plus luxueux, ne fera que grandir tout au long de l’adolescence. Une nouvelle console de jeux Sony ou Microsoft est mise sur le marché, le dernier né des iPad est en vente… Aussitôt l’ENVIE tenaille les centaines de milliers de fans qui se précipitent sur leurs gadgets favoris, quitte à dormir devant les magasins la veille de la mise sur le marché pour être les premiers à bénéficier du nouveau jouet, ou à succomber ensuite aux arnaques qui ne vont pas manquer de pulluler sur le Net. Une ENVIE qui va générer ou renforcer ADDICTIONS, AVEUGLEMENT, manque de DISCERNEMENT, ÉGOÏSME, peut-être même AGRESSIVITÉ et VIOLENCE. Mais n’existe-t-il pas un moteur qui provoque cette ENVIE effrénée ? Ne serait-ce pas la CROYANCE que ces objets coûteux, périssables et destinés à devenir obsolètes dans quelques mois, vont apporter la JOIE à leurs possesseurs ? Le problème se situe dans le fait que cette joie est, tout comme ses supports extérieurs, temporaire et limitée, exigeant pour se renouveler l’acquisition de la prochaine console ou du futur iPad. Certes, cette CROYANCE procure une satisfaction illusoire, et peut suffire à satisfaire nombre de ses adeptes qui n’éprouvent pas le besoin de chercher le pourquoi de cette illusion ou de la combattre. Mais si l’on veut pousser un peu plus loin l’analyse de cette situation, se pose la question de l’origine de cette ENVIE, engendrée par la CROYANCE pathologique que l’acquisition du bonheur ne peut être opérée que par l’accumulation de biens.
Examinons ensuite la seconde cause, enracinée en chacun de nous de manière beaucoup plus profonde que la première. À savoir la PEUR. Dans une fraction de son essence, la PEUR est utile. Elle nous permet de discerner les situations qui présentent un réel péril, en nous évitant, par exemple, d’aller dans la savane caresser le charmant petit lionceau gardé par sa mère, ou de caresser le crocodile qui semble sommeiller au cœur de la mangrove. Mais, dans l’immense majorité des cas, cette peur est infondée, nuisible et handicapante.
Prenons quelques exemples simples et actuels.
Depuis quelques années, les difficultés physiques et psychologiques que nous vivons ont connu quelques pics marquants, avec la période Covid et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Si ces évènements sont terriblement traumatisants pour les victimes, ils ne sont qu’une énième occurrence dans l’histoire troublée de l’humanité. Si l’on se penche sur les grandes souffrances qui ont été endurées au cours des âges (guerre de Cent Ans, épidémies de peste, les deux guerres mondiales, les génocides en tous genres…), notre situation actuelle semble presque anodine. Pourtant, elle perturbe de manière profonde et durable un grand nombre de personnes. La principale cause de ces bouleversements intérieurs est la PEUR. Peur de tomber malade, peur d’un conflit armé qui frapperait notre sol, peur de perdre son outil de travail, peur de voir nos libertés piétinées pour une prétendue bonne cause… Nombre de ces craintes sont fondées. Quelles que soient les origines naturelles ou humaines de cette pandémie, quelles que soient les causes profondes de ces affrontements militaires, il est évident que la permanence de ces drames est du pain béni pour les multinationales du GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), pour les fabricants d’armes, pour les entreprises de bâtiment, pour les laboratoires pharmaceutiques, qui tous ont vu leurs bénéfices s’envoler de manière indécente depuis quelques années. À l’opposé, toutes ces tragédies se révèlent mortelles pour les petits commerces, tandis qu’elles sont une aubaine (in)attendue pour tous les gouvernements, qui vont avoir la chance de pucer, tracer, oppresser l’ensemble de leurs populations sans que celles-ci opposent la moindre résistance. Enfin, peut-être…
Cette mainmise progressive des états sur les citoyens, prédite par d’innombrables ouvrages de science-fiction, est en train de se mettre en place de manière progressive, mais implacable. Le plus étonnant, c’est qu’une importante frange de la population ne paraît pas en avoir conscience, ou ne trouve pas le courage de s’élever contre ces dérives inquiétantes. L’une des causes premières de cette impassibilité tient au fait que les contraintes sont appliquées de façon très graduée. Nous étudierons dans un prochain entretien ce procédé qui constitue un élément majeur dans les stratégies de manipulation des masses. Cette absence de réactivité s’est grandement renforcée depuis que le Covid 19 s’est manifestée dans tous les pays du monde, avec, en ligne de mire, la hantise de la mort. Grâce (si l’on peut dire !) aux informations mortifères relayées jusqu’à la nausée par les différents médias, un très grand nombre de personnes ont succombé à une peur qui confinait parfois à la panique. Cette situation, notamment durant la période du Covid, était d’autant plus tragique et dangereuse, que le bon équilibre, la vigueur de notre système immunitaire, dépendent en grande partie d’un équilibre physique et émotionnel optimal. Cette angoisse de la fin inéluctable qui nous attend est imprimée au plus profond de nos êtres depuis la nuit des temps. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons la quasi-certitude, soigneusement entretenue par nombre de religions, que la vie individuelle physique est unique. À son terme, c’est le néant qui nous attend, même si certains peuvent espérer voir se profiler une hypothétique vie éternelle bien abstraite. Quelle est l’origine de cette prétendue certitude ? Uniquement le fait que la plus grande partie de l’humanité ignore que la vie et la conscience sont indestructibles, que notre incarnation n’est qu’une bulle de manifestation physique dans un cheminement énergétique et informationnel permanent. Ce qui est nouveau et passionnant, c’est que, depuis quelques décennies, des milliers de NDE (Near death experience) ou EMI (expérience de mort imminente) ont été documentés avec soin. À moins d’être ancré de manière irrémédiable dans ses croyances ou ses dogmes, il est difficile de ne pas prendre en compte cette multitude de récits qui, non seulement n’ont aucune explication rationnelle, mais surtout confirment de manière éclatante l’extension infinie d’une conscience indépendante de notre forme physique limitée et de notre cerveau temporaire périssable. Nous venons de vivre il y a quelques mois l’élection mouvementée du nouveau Président des États-Unis. Elle a été l’occasion de constater le réveil des fractions suprémacistes, qu'elles soient blanches ou noires, ainsi que leur agressivité. Ce mélange de racisme, de haine, d’orgueil, de violence, se retrouve dans tous les continents et se perpétue au fil des millénaires. Depuis les persécutions romaines sur les premiers chrétiens jusqu’aux terroristes radicaux d’aujourd’hui, en passant par l’Inquisition, le nazisme, le stalinisme, ou les Khmers rouges, l’homme n’a cessé de massacrer tous ceux qui ne pensent pas comme lui, ne croient pas au même Dieu, ou ne possèdent pas sa couleur de peau. Là encore, n’est-il pas possible de remonter à la source de ces débordements sauvages causés par la peur, la haine, l’intolérance, le racisme ? Quelle peut être la raison ultime de ces exactions perpétuelles, sinon le fait que celui qui succombe à ces excès barbares IGNORE totalement que tous les membres de l’humanité sont issus d’un germe unique et, surtout, que l’Amour est le liant permanent aussi bien de la fraternité humaine que de la création tout entière ? Le terme Amour, qui est employé ici, fait référence à son expression pure, inconditionnelle, telle que l’expérimentent les mystiques et celles ou ceux qui ont connu l’éveil. La personne qui a été pénétrée par cet Amour, qui a expérimenté sa plénitude, sa qualité de Paix profonde et d’équanimité, ne peut que considérer chaque humain comme sa sœur ou son frère d’incarnation. Les notions d’infériorité ou de supériorité n’ont plus aucun sens. Dans ce cas encore, c’est la CONNAISSANCE de cette réalité qui efface les illusions de la séparativité et de la dangerosité de l’autre. Lorsque cette CONNAISSANCE apparaît, elle dissout l’IGNORANCE, tout comme la lumière dissipe les ténèbres.
Les exemples peuvent être développés à l’infini. Prenons celui des recherches de Google sur l’immortalité. Pourquoi cette quête aberrante a-t-elle pu germer dans les esprits des chercheurs ? Parce que, là encore, perdure l’IGNORANCE que notre vie présente est une simple expression temporaire de notre être éternel, que tout dans la création est cyclique, impermanent, que l’évolution humaine ne peut se faire qu’au fil de multiples incarnations. Le propos n’est pas ici de nous appesantir sur ces perturbations individuelles ou mondiales, même si elles sont aussi réelles qu’inquiétantes. Le but est d’observer les multiples poisons – dont la peur n’est qu’une facette – qui affectent la vie humaine dans son intériorité et surtout, de trouver un dénominateur commun à toutes ces toxines psychiques, sur lequel nous aurions la possibilité d’agir de manière thérapeutique.
Au travers de tout ce qui précède, n’est-il pas logique de conclure que la source fondamentale de nos troubles réside dans le fait que ceux qui succombent à ces deux facteurs : envie et peur, IGNORENT, d’une part que le BONHEUR ou la JOIE véritables ne peuvent pas être engendrés par des éléments extérieurs, et d’autre part que l’immense majorité de ces peurs sont infondées.
Cette cause originelle, l’IGNORANCE, se retrouve dans les plus infimes évènements de la vie. Un voleur s’empare d’une voiture, un mafieux rackette les commerçants de son quartier. Tous ont l’illusion de gagner quelque chose. Ce n’est bien sûr pas entièrement faux, puisqu’ils acquièrent un peu d’argent. Mais ce qu’ils IGNORENT, c’est qu’ils ont en fait perdu beaucoup plus qu’ils n’ont reçu. La faute commise devra être obligatoirement comprise et compensée. Et cela ne pourra se faire que par la loi karmique de cause à effet.
Rabelais écrivait jadis que « Ignorance est mère de tous les maux ». Chacun de nous est capable de remonter à cette source unique en observant n’importe quelle situation. Il est possible d’étendre cette compréhension de la cause ultime à tous les domaines de la vie.
Examinons celui de la science. Celle-ci représente l’alpha et l’oméga de toute connaissance humaine. Notre nature d’humain pensant est celle d’un chercheur perpétuel, et c’est une qualité merveilleuse. Il ne peut être question aujourd’hui de prétendre afficher une certitude qui échappe à la démonstration physique ou mathématique. Il est vraisemblable que l’analyse de l’univers physique est infinie, qu’elle ne possède pas de terme concevable. Nous sommes passés de l’atome simple de Leucippe et Démocrite à l’électron, au boson de Higgs, à la matière noire, et ce sont maintenant les « cordes » ou la « gravité quantique à boucles » qui excitent l’esprit des chercheurs. Même si les tenants de ces théories s’opposent, tous les scientifiques sont à peu près d’accord pour affirmer que la connaissance ultime réside dans les progrès scientifiques. C’est d’ailleurs dans cette certitude illusoire que réside l’un des problèmes majeurs de notre époque. À savoir que l’homme a le droit et la capacité de modeler à son gré, voire d’améliorer une nature soumise et imparfaite. La biodiversité terrestre nous offre des milliers de minéraux, de plantes, d’animaux, susceptibles de fournir une multitude d’alcaloïdes, de vitamines et de composés divers, capables de soigner maintes pathologies. Mais notre nature fondamentale estime que nous sommes capables de rendre ces molécules beaucoup plus efficaces en les manipulant chimiquement. Cette tendance a produit des résultats parfois excellents que nul ne peut contester. Mais elle a aussi ses limites, et les scientifiques, dans leur grande majorité, ne sont pas conscients de celles-ci. Pour quelle raison ? La réponse est toujours la même. Parce qu’ils IGNORENT que l’univers physique, seul accessible aux appareils et aux manipulations physico-chimiques ou biologiques, est circonscrit, borné. De ce fait, la recherche fondamentale, telle que nous la connaissons aujourd’hui, prend l’apparence d’un manège excitant et ludique qui progresse sur une spirale infinie, mais se montre incapable de quitter cette spirale pour observer les dimensions vibratoires qui l’entourent, à la recherche de ses mystères. Toutes proportions gardées, les scientifiques occupent la position de poissons chercheurs qui étudieraient chaque recoin des océans, sans jamais se rendre compte que l’atmosphère et ses myriades de corps célestes enveloppent leur univers restreint.
Le moyen pour échapper le plus possible à ces maux semble facile : enrayer l’IGNORANCE, la source ultime qui les engendre. Mais il apparaît vite que cette simplicité n’est qu’illusion, parce que cet état est lui-même complexe et que le but à atteindre, la CONNAISSANCE, revêt de multiples couleurs. Sans omettre une réalité annexe, soulignée par Simone de Beauvoir, qui disait : « Le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance, mais le refus de savoir ». Nous ne rentrerons pas dans l’étude de ce cas particulier. De manière très grossière, il est possible de scinder cette IGNORANCE en deux composantes : celle qui a trait au monde physique et celle qui touche notre intériorité psychique.
La première peut être aisément résolue, du moins en théorie, par le développement des enseignements scientifiques classiques. Ceux-ci permettent d’éradiquer les niveaux d’ignorance les plus basiques, à condition, bien sûr, qu’ils soient acceptés. Nous avons vu récemment, en février 2020, qu’il était encore possible d’envisager que la terre soit plate et que cette idée obsessionnelle puisse même pousser son défenseur acharné, Mike Hughes, jusqu’à la mort, pour tenter de prouver ce qui n'est qu'une aberration.
La seconde face de l’IGNORANCE est beaucoup plus complexe à éradiquer, puisqu’elle ne repose pas sur des propositions scientifiques, mesurables, ou objectives. Celles qui sont offertes par les séminaires, les monastères bouddhistes, les écoles coraniques, les sectes religieuses, n’ont guère de points communs, hormis, peut-être, la certitude affichée par tous ces organismes qu’ils détiennent une vérité incontestable, bien qu’ils ne fassent reposer celle-ci que sur des croyances. Devant cette évidence, il est possible d’être submergé par le découragement. Après avoir mis à jour la responsabilité ultime de l’IGNORANCE dans la manifestation des maux psychiques et moraux de l’humanité, serait-il donc impossible de découvrir le remède susceptible de l’éradiquer ?
Dans la réalité, bien que le nombre de personnes ayant connu un éveil spirituel, et donc de ce fait, ayant acquis un début de connaissance, soit en constante augmentation, il demeure cependant beaucoup trop faible pour constituer un germe de croissance efficace sur le plan mondial. En 2013, la Fondation pour la recherche spirituelle avait fourni des chiffres estimatifs. Six milliards huit cents millions de personnes avaient un niveau spirituel compris entre 20% et 49%. Si l’on prenait en compte les franges entre 50% et 100%, le nombre tombait à vingt mille ! Ce qui est un chiffre extrêmement restreint par rapport à la population mondiale. En fait, au-delà des divergences fondamentales, des croyances limitées, et des degrés divers d’éveil spirituel, il existe un petit nombre de critères fondamentaux dont la présence est immuable lorsque la CONNAISSANCE véritable est à l’œuvre. Ils scellent, par leur présence effective, la qualité de cet éveil à notre nature originelle :
• AMOUR inconditionnel pour soi-même et pour chaque être • RESPECT de soi et d’autrui • La disparition des JUGEMENTS • Le changement radical des VALEURS • La sensation d’être un citoyen du MONDE • La disparition de la PEUR de la MORT • Un sentiment d’ÉQUANIMITÉ • INCLUSIVITÉ (chaque être humain est partie intégrante d’un tout) • Primauté de l’EXPÉRIENCE sur l’apprentissage intellectuel
Malheureusement, dès l’école primaire, les enfants sont insérés dans ce moule pervers qui met l’accent sur la compétitivité à outrance et la culture de l’écrasement de l’adversaire. Deux valeurs qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’Amour, le respect du prochain et le développement de nos potentialités intérieures constructives.
Mais, bien que la voie d’accès vers une CONNAISSANCE profonde et éclairée semble bien longue avant que le but ultime ne soit atteint, il est tout de même réconfortant de constater que les effets nocifs de cette ignorance peuvent être éradiqués et qu’un nombre toujours plus important de personnes retrouvent l’état d’Unicité qui est le propre de notre nature originelle. Elles sont un exemple inspirant et vivant que l’IGNORANCE ne possède pas plus d’existence propre que l’obscurité. Celle-ci est dissoute dès qu’une lumière se manifeste. Il en est de même lorsque la CONNAISSANCE apparaît. Mais, tout comme la lumière peut présenter la taille d’une bougie ou celle d’une supernova, la CONNAISSANCE recèle une infinité de degrés. Le niveau de celles d’un Bouddha ou d’un Christ semble à mille lieues de celle de l’humain lambda contemporain, même si celui-ci a vécu un éveil spirituel. Mais n’est-ce pas là encore une illusion entretenue par notre IGNORANCE ? C’est en tout cas ce que suggèrent les paroles rapportées dans l’Évangile de JEAN (12:14) : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes… ».
Nous vivons dans l’illusion profonde que nous sommes des individualités séparées, immergées dans l’IGNORANCE, alors que nous avons tous la possibilité, pour peu que nous le souhaitions, de retrouver l’état intérieur de CONNAISSANTS, qui est le nôtre depuis la nuit des temps. Ne serait-il pas temps de quitter cette frange d’obscurité pesante qui alimente en permanence ce qu’Eckhart Tolle nomme notre corps de souffrance, et de manifester enfin ce que nous sommes dans notre essence pure ? C’est à chacun d’entre nous d’apporter notre réponse individuelle à cette question qui est d’autant plus cruciale que l’harmonie et la paix du monde dans lequel nos enfants vivront demain en dépendent.
Bernard SELLIER (13/04/2025)
La source de tous les maux de l'humanité, texte de B. Sellier, site Pure conscience