6 Underground, film de Michael Bay, commentaire

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6 Underground,
       2019, 
 
de : Michael  Bay, 
 
  avec : Ryan Reynolds, Mélanie Laurent, Ben Hardy, Corey Hawkins, Lior Raz, Dave Franco, Payman Maadi,
 
Musique : Lorne Balfe


 
Une équipe de six aventuriers prêts à tout, surtout à l'impossible, entreprennent de remplacer le tyran du Turgistan, Rovach Alimov (Lior Raz), qui massacre impunément son peuple, par son frère, Murat (Payman Maadi), retenu prisonnier... 
 
 Commenter un film de Michael Bay ne relève pas de l'exploit. Il suffit d'aligner les cinq "B". En l'occurrence : bagnoles, baston, boucan, brut de décoffrage, bouillonnement. Dans le premier registre, l'ouverture du film ne se fait évidemment pas dans la dentelle, un mot qui ne figure certainement pas dans le vocabulaire du réalisateur. On a droit à une course automobile démente dans Florence, avec poursuivants qui jaillissent de partout, envol de véhicules en tous genres, ralentis obligatoires et larges rasades d'hémoglobine. Dans le second registre, le spectateur se voit offrir un dégommage en règle de personnages tous plus odieux les uns que les autres. Car, dans le cinéma de Michael Bay, et ici tout particulièrement, il n'y a pas de demi-teintes. Les héros sont blancs comme neige, même s'ils dézinguent au passage une vingtaine de passants innocents dans la course poursuite. De toute manière, c'est pour la bonne cause. Et puis il y a les très méchants, qui n'ont droit qu'à l'exécution radicale. La surprise est de découvrir au sein de ce groupe Mélanie Laurent. Elle n'a pas grand chose à faire, à part flinguer à tout va et à prononcer trois paroles, mais elle exécute tout cela avec son charme habituel. Inutile de commenter les deux autres "B". Le boucan est omniprésent et le "brut de décoffrage" est visible par tous. L'idée de mettre en scène de soi-disant défunts sous un simple numéro est peut-être héritée de "La casa de Papel", mais, comme Michael Bay opère dans le primaire, il a remplacé les villes par de simples numéros. Enfin que dire de ce bouillonnement de milliers de plans qui, pour l'immense majorité, ne dépassent pas une seconde, sinon qu'ils menacent de faire exploser la tête. 
 
 Et pourtant, c'est triste à avouer, il serait mensonger de prétendre que l'on ne ressent pas une certaine excitation paléozoïque devant ce spectacle de pyrotechnie aussi primaire que visuellement ébourriffant et d'une totale invraisemblance crânement revendiquée...
   
Bernard Sellier