L'affaire Pélican, film de Alan J.Pakula, commentaire

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L'affaire Pélican,
       (The Pelican Brief),     1993, 
 
de : Alan J. Pakula, 
 
  avec : Julia Roberts, Denzel Washington, Sam Shepard, John Heard, Tony Goldwyn, James Sikking, Robert Culp, 
 
Musique : James Horner

  
 
Deux Juges auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis, Jensen et Rosenberg, sont assassinés. Une jeune étudiante en droit, Darby Shaw (Julia Roberts) fait des recherches sur les antécédents des morts et échafaude une théorie dont elle fait par à son amant, éminent professeur de droit devenu alcoolique, Thomas Callahan (Sam Shepard). Celui-ci, sceptique, transmet le dossier à l'un de ses amis du FBI, Gavin Vereek (John Heard). L'affaire remonte jusqu'à la Maison Blanche. Et il semble bien que l'hypothèse n'est pas aussi farfelue qu'elle le paraissait, puisque Darby échappe de peu à un attentat. Pendant ce temps, le célèbre journaliste du Washington Herald, Gray Grantham (Denzel Washington), reçoit un coup de téléphone d'un homme qui se fait appeler Garcia et croit fermement avoir découvert la vérité sur l'assassinat des Juges... 
 
 Les histoires d'espionnage et de combats obscurs entre services secrets sont souvent fort nébuleuses, et celle-ci ne fait pas exception à la règle ! Pendant une bonne demi-heure, le spectateur rame pour apercevoir un rai de lumière dans les personnages qui gravitent autour du Président (Robert Culp) et leurs motivations avouées ou souterraines. Peu à peu on commence à démêler un écheveau qui demeure toujours fort complexe. Sans aller jusqu'à dire que l'on se désintéresse de cet embrouillamini, ce qui serait tout à fait exagéré, car le suspense rebondit suffisamment pour maintenir éveillée la curiosité, il faut reconnaître que les péripéties traînent un peu en longueur et que le rythme est, globalement, languissant. Le film aurait manifestement gagné à être raccourci d'une bonne vingtaine de minutes et à recentrer un scénario trop lâche, afin d'entretenir une tension plus constante. 
 
 C'est finalement grâce à une excellente et riche distribution que l'on participe à ce jeu de cache cache mortel. Julia Roberts, en fragile étudiante complètement dépassée par l'ampleur de ce qu'elle a mis à jour, et Denzel Washington, en reporter intègre, sont tout à fait crédibles dans leurs rôles respectifs. John Lithgow, John Heard, Tony Goldwyn (le vilain de "Ghost", décidément habitué aux incarnations de salauds), Hume Cronyn (Rosenberg) viennent compléter une galerie de personnages riche et grouillante.  
 
 Même si l'apparente confusion du film transmet un fidèle reflet de celle qui règne dans les arcanes du pouvoir, et contribue à rendre plus authentique cette lutte aussi violente qu'hypocrite, il n'en reste pas moins que le résultat final n'est pas à la hauteur de ce qu'on aurait pu attendre au vu d'un excellent sujet servi par des acteurs convaincants et charismatiques.
   
Bernard Sellier