Affaires d'états, série de Michael Offer, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Affaires d'états,
      Saison 1,    (The state within),     2006,  
 
de : Michael  Offer..., 
 
  avec : Jason Isaacs, Ben Daniels, Eva Birthistle, Neil Pearson, Geneviève O'Reilly, Nigel Bennett, Sharon Gless, Noam Jenkins,
 
Musique : Jennie Muskett

 Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Un avion de ligne explose peu après son décollage de Washington. À son bord, se trouvait le père de Caroline Hanley (Genevieve O'Reilly), une amie de Mark Brydon (Jason Isaacs), actuel ambassadeur de Grande Bretagne aux USA. Mark est d'autant plus affecté par ce drame, que le FBI découvre rapidement que l'engin explosif a été actionné par un Anglais originaire du Tyrgyztan, qui se trouvait à bord de l'avion. Le Gouverneur de l'État fait arrêter nombre de Musulmans britanniques, tandis que les tensions s'intensifient entre la Grande Bretagne, les Etats Unis, ainsi qu'entre ces derniers et le Tyrgyztan... 
 
 Est-ce un effet de l'âge, ou un déficit momentané d'attention, toujours est-il que l'entrée dans cette mini-série n'est pas des plus aisée ! Le scénario nous parachute d'entrée une bonne trentaine de personnages en quelques minutes, tandis que le récit est conduit à un rythme haletant, ce qui évite assurément la sclérose et l'ennui, mais ne facilite guère la compréhension des événements et surtout des diverses relations entre les protagonistes. Il faut attendre la fin du troisième épisode pour commencer à y voir légèrement plus clair dans ce cloaque bourbeux. Si l'histoire nécessite une attention soutenue de la part du spectateur, en revanche elle le régale par l'authenticité de ses situations, la complexité des personnages, l'ambiguïté des positions politiques, à l'opposé du spectaculaire, bigrement efficace mais bien peu réaliste", qui inonde les séries de "24 heures". Et, tandis que le suspense suit une courbe qui se révèle vite exponentielle, que la sécrétion excessive d'adrénaline menace, le récit trouve encore le moyen d'approfondir la psychologie des personnalités, tout en développant une réflexion sur l'avidité des puissants de ce monde, ce qui n'est pas un scoop, mais aussi et surtout sur l'aveuglement volontaire des centaines de millions d'êtres qui ont la chance de vivre dans des pays "riches". Une phrase de l'un des responsables résume parfaitement les drames passés, présents ou futurs : "Pendant que le citoyen de base fait son plein d'essence, et que ses deux enfants chahutent à l'arrière de sa voiture, vous croyez qu'il se demande, ne serait-ce qu'une seule seconde, combien de personnes sont mortes pour que sa voiture puisse rouler ? C'est à moi de lui assurer son confort..." 
 
 Une réussite magistrale sur le plan narratif, brillamment représentative de la complexité inimaginable des rouages politico-financiers, mais qui, à aucun moment, n'oublie les composantes humaines.
   
Bernard Sellier