The American, film de Anton Corbijn, commentaire

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The American,
       2010, 
 
de : Anton  Corbijn, 
 
  avec : George Clooney, Violante Placido, Thekla Reuten, Paolo Bonacelli, Johan Leysen,
 
Musique : Herbert Grönemeyer

  
 
Après avoir échappé de peu, en Suède, à deux tueurs chargés de l'éliminer, Jack (George Clooney) se réfugie dans un petit village italien, Castel del Monte, en attendant que son commanditaire, Pavel (Johan Leysen) fasse la lumière sur ce qui s'est passé. 
 
 À l'heure où les débordements spectaculaires deviennent la routine, une telle oeuvre fait presque figure d'OVNI. Un scénario et des dialogues réduits au strict minimum, un héros dont on ne sait rien, muré dans son univers mystérieux, des personnages annexes qui se comptent sur les doigts d'une seule main... On pourrait presque se féliciter que les événements se déroulent dans les paysages magnifiques des Abruzzes, afin de découvrir un pôle d'intérêt à cette histoire. En fait, c'est très exagéré, car ce que l'on pourrait considérer comme la "solitude d'un tueur de fond", incarnée par un George Clooney hyper concentré, ne manque pas d'un certain charme. L'angoisse permanente de l'homme chasseur devenu proie pour d'obscures raisons, est également rendue avec réalisme. Mais à force de minimalisme dans les enjeux, les motivations, la psychologie des protagonistes, doté d'un dénouement assez incompréhensible, le film finit par être transparent. Dans le genre "rédemption impossible", "The American" est bien loin d'atteindre, par exemple, l'impact émotionnel ou dramatique de "L'impasse".
   
Bernard Sellier