American bluff, film de David O.Russell, commentaire

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American bluff,
         (American hustle),      2013, 
 
de : David O.  Russell, 
 
  avec : Christian Bale, Amy Adams, Bradley Cooper, Jeremy Renner, Jennifer Lawrence, Jack Huston, Robert deNiro, Anthony Zerbe,
 
Musique : Danny Elfman


 
Irving Rosenfeld (Christian Bale) a largement réussi dans l'arnaque en tous genres. Lorsqu'il rencontre la belle Sydney Prosser (Amy Adams), en tombe amoureux, et la fait participer à ses plans, les bénéfices décuplent. Jusqu'au jour où ils sont coincés par un agent du FBI, Richie DiMaso (Bradley Cooper), qui les contraint à faire tomber dans un piège un politicien d'Atlantic City, Carmine Polito (Jeremy Renner)... 
 
 Après un "Happiness therapy" bien loin d'offrir ce que promettait le titre, le réalisateur nous gratifie ici d'une sorte d' "Arnaque" modernisée, même si l'intrigue se situe dans les seventies, ce qui nous vaut une bande son assez délicieuse. Mais, là aussi, l'ambition affichée semble démesurée en contemplant le résultat. Certes, tout comme les décors, les acteurs brillent, développent des numéros quelquefois réjouissants, parfois émouvants (la Rosalyn de Jennifer Lawrence), et très souvent cabotinent sans complexe. La sympathie que l'on peut porter à l'oeuvre se heurte à plusieurs écueils. La durée, d'abord. Nombre de scènes tirent en longueur et l'intérêt des intrigue et sous-intrigues n'est pas suffisant pour empêcher de lorgner fréquemment vers sa montre. Ensuite le choix du style. S'agit-il d'une dénonciation des politiciens véreux et des mafieux de tous bords (avec un DeNiro qui se parodie lui-même...). Dans cette éventualité, il s'agit d'une attaque bien innofensive. S'agit-il d'une comédie caustique ? Dans ce cas le résultat manque cruellement de mordant et ne provoque jamais de délires jouissifs comme en génèrent certaines oeuvres des frères Coen. Que reste-t-il alors ? Une petite fresque colorée, ponctuellement vivante, servie par des acteurs charismatiques, mais qui paraît, au bout du compte, bien vaine et parfois même ennuyeuse...
   
Bernard Sellier