Anatomie, film de Stefan Ruzowitzky, commentaire

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Anatomie,
     (Anatomy),       2000,  
 
de : Stefan  Ruzowitzky, 
 
  avec : Franka Potente, Benno Fürmann, Anna Loos, Sebastian Blomberg, Rüdiger Vogler,
 
Musique : Marius Ruhland


 
Paula Henning (Franka Potente) est une brillante étudiante en médecine. Classée deuxième d'un concours, elle est admise, pendant ses vacances, à un stage d'anatomie dans le service prestigieux du professeur Grombek (Traugott Buhre), à Heidelberg. Elle y fait la connaissance de divers étudiants, dont Gretchen (Anna Loos), nymphomane, Caspar (Sebastien Blomberg), et le mystérieux Hein (Benno Fürmann). Elle est tout d'abord stupéfaite de trouver parmi les sujets à disséquer, un jeune homme, David, qu'elle avait rencontré dans le train. Elle mène son enquête et acquiert bientôt la conviction que se cachent dans l'université des adeptes de l'Ordre "anti hippocratique", qui, au cours des âges s'est servi de vivants pour pratiquer des dissections devant permettre le progrès de l'anatomie... 
 
 Sujet hautement passionnant pour un film qui tient à la fois du thriller et du film d'horreur. Le contraste entre la ville de Heidelberg, tranquille, verdoyante et médiévale, avec cette université moderne, désincarnée, où se déroulent des abominations dans des salles de dissection nues et glaciales, est tout à fait saisissant. De même que ce hall d'exposition où sont présentés, dans des poses de statues antiques, les cadavres aux organes mis en valeur. Et, tout comme c'était le cas dans l'excellent "Mesure d'urgence", le spectateur se trouve confronté à la lutte éternelle du bien et du mal. Mais ce qui était traité, assez intelligemment et subtilement, dans le film de Michael Apted, se voit ici transformé en un délire maniaque de quelques malades mentaux, plus proches de Freddy que du professeur Myrick.  
 
 Le traitement du suspense laisse d'ailleurs plus que perplexe. Que la finesse ne soit pas le fort de ce genre d'aventure, passe encore. L'efficacité doit primer pour que le spectateur sente son sang se glacer ! C'est de bonne guerre. En revanche, j'avoue que c'est la première fois, autant que je me souvienne, que je vois le réalisateur livrer à la huitième minute du film la clé de son sujet ! Certes la suite n'est pas méprisable, mais quel a pu être son but en dévoilant ainsi, dès le début, ce qui, en toute logique n'aurait dû être appréhendé que petit à petit ? Mystère.  
 
 De bonnes idées, mais l'impact fléchit très nettement à la seconde vision où les défauts de construction et les poncifs du genre (l'intelligente héroïne qui se rend, la nuit, seule, dans une salle déserte pour un soi-disant rendez-vous !) ont une fâcheuse tendance à prendre le pas sur les qualités de fond de l'histoire.
   
Bernard Sellier