Apparitions, film de Stephen Gyllenhaal, commentaire

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Apparitions,
       (Living with the dead)  ou  (Talking to heaven),          2002, 
 
de : Stephen  Gyllenhaal, 
 
  avec : Ted Danson, Queen Latifah, Jack Palance, Mary Steenburgen, Diane Ladd, Michael Moriarty, Neil Denis, 
 
Musique : Normand Corbeil

  
 
James Van Praagh (Ted Danson) a souvent aperçu des personnes décédées durant son enfance. Mais sa mère, Regina (Diane Ladd) aussi bien que son père, Allan (Jack Palance), ont tout fait pour le persuader que toutes ces visions n'étaient qu'une manifestation du "Malin". Devenu adulte, quitté par sa femme, il voit l'entreprise qu'il a fondée décliner rapidement, tandis que le décès de sa mère provoque une nouvelle série de contacts "surnaturels"... 
 
 Les films ayant pour thème la médiumnité, les contacts avec l'au-delà, sont particulièrement nombreux depuis quelques années, mais, ce qui est surtout une bonne nouvelle, c'est qu'ils abordent le sujet avec intensité, sérieux, et, ce qui ne gâte rien, une efficacité narrative qui ne doit rien au spectaculaire ou au grand guignol. Trois ans avant la série "Afterlife", ce film en deux parties, tourné pour la télévision, annonce avec talent les souffrances existentielles que connaîtra Alison Mundy, bien encombrée, tout comme James, par l'omniprésence oppressante des âmes désincarnées. Le drame conté ici a quelques difficultés à démarrer, en raison d'un aspect parfois maladroitement démonstratif, et d'une interaction des univers qui manque de subtilité. Mais le récit se bonifie grandement au fil des événements, et il se clôture sur un dénouement aussi intelligent que poignant et spirituellement évolué. Ted Danson lui-même, qui se montre assez peu charismatique dans le premier tiers, finit par composer un personnage très intériorisé, authentiquement troublé, tout à fait en harmonie avec le ton général de l'oeuvre, empreinte de sérieux et de conviction. Sans omettre un aspect suspense, très habilement construit et particulièrement efficace.
   
Bernard Sellier