L'arme fatale, saison 1, série de Matthew Miller, commentaire

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L'arme fatale,
        (Lethal weapon, season 1),     Saison 1,      2016,  
 
de : Matthew  Miller..., 
 
  avec : Damon Wayans, Clayne Crawford, Keesha Sharp, Kevin Rahm, Michelle Mitchenor, Dante Brown, Jordana Brewster,
 
Musique : Ben Decter, Tree Adams, Josh Kramon


 
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Martin Riggs (Clayne Crawford) a perdu sa femme enceinte dans un accident de voiture. Un an après, il est toujours très dépressif et imprévisible. De son côté Roger Murtaugh (Damon Wayans), marié et père de trois enfants, tente de concilier son métier de flic avec une vie familiale tranquille. Les deux hommes sont contraints de faire équipe... 
 
 La première réflexion est qu'il est bien difficile de voir remplacer Danny Glover et surtout Mel Gibson dans ces deux personnages entrés dans la mémoire collective. Et la première impression n'est pas vraiment convaincante. Un beau gosse blond, un beau gosse noir, sans parler d'un chef, Brooks Avery (Kevin Rahm), qui ressemble autant à un capitaine de police que Gérard Depardieu à un Sénégalais... Voilà qui augure mal de la suite. Non que les deux compères soient mauvais. Simplement, le spectateur a bien de la difficulté à croire aux situations présentes, tant le souvenir d'un Mel Gibson halluciné, au bord de la folie, écrase d'une ombre implacable les tentatives de Clayne Crawford pour rendre crédible son mal-être. Et ce ne sont pas les premières enquêtes, avec leurs scènes et plaisanteries convenues, attendues, qui relèvent beaucoup le niveau. 
 
 Petit à petit, est-ce du à l'accoutumance, on finit par apprécier ce tandem nouveau style, même si les réactions de l'un (sa misanthropie, sa décontraction outrancière) et de l'autre (sa jalousie, ses réactions épidermiques envers l'envol de sa fille...) sentent parfois l'artificiel à plein nez. Les scénaristes sont partis de trois ou quatre ressorts majeurs bien connus : - l'opposition Martin-Roger, la déprime de Martin, les soucis familiaux de la famille Murtaugh, les débordements de Martin et les heurts avec la hiérarchie -, et ils brodent à partir d'eux des variations diverses, mais tellement prosaïques et menues que les résultats peuvent sans peine s'installer sur une dizaine de saisons. Le processus ressemble fort à celui de "Scorpion". Avec, au bout de quelques dizaines d'épisodes le même risque : se lasser des redites et des atermoiements qui n'en finissent pas de se photocopier. Etant donné que des suites sont plus que probables, il est indispensable que les créateurs puisent dans leurs ressources ultimes pour que l'originalité pointe rapidement le bout de son nez, d'autant plus que, jusqu'ici, les intrigues ne brillent guère par leur pittoresque ou leur hardiesse. Les deux derniers épisodes semblent encourageants sur ce point. Malgré le talent du trio Donner-Gibson-Glover, le filon s'était sérieusement essoufflé dans le quatrième volet, soit au bout de 6 heures. Ce serait dommage que le même problème se reproduise ici lors de la seconde saison...
   
Bernard Sellier