L'attaque, Série, série d'Alexandre Pidoux, commentaire

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L'attaque,
       Série,     2009 
 
de : Alexandre  Pidoux..., 
 
avec : Lionnel Astier, Arnaud Ducret, Blandine Bellavoir, Delphine Rollin, Mathieu Lourdel, Julia Maraval,
 
Musique : Alex Jaffrey, Gilles Facerias


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série...

 Un petit groupe de truands, dirigé par Alex Nony (Arnaud Ducret) s'attaque en plein jour à une agence de la banque SPC. Plusieurs clients sont pris en otages et, à l'occasion d'une fusillade, le brigadier Toussaint (Cédric Weber) en tue accidentellement un. Le commissaire Bahktiar (Lionnel Astier) prend les choses en main... 
 
 
 Il n'y a pas besoin d'attendre longtemps pour constater que nous ne sommes pas dans «La casa de papel», mais dans une petite série bien française, avec ce que cela sous-entend de maladresses, de pauvreté et d'invraisemblances. Non que la série d'Álex  Pina affiche un réalisme total, loin de là. Mais elle possède un tel souffle dévastateur et une telle énergie rageuse, magnétique, qu'elle emporte toute réflexion sur son passage. Ici, nous sommes dans le fond du panier. Quelques personnages vaguement caractérisés en quelques secondes, puis l'attaque en elle-même. Et, dès que celle-ci s'opère, les bras nous en tombent. Les truands opèrent le visage découvert. Alors on se dit que seules deux hypothèses sont plausibles : soit ils sont vraiment très très cons ; soit le scénariste Sylvain Saada nous a préparé une surprise en bout de course afin d'expliquer cette incongruité. En attendant une surprise finale potentielle, un certain nombre d'autres ébahissements se présentent, et, sans vouloir être méchant, certains sont gratinés. Au premier rang de ceux-ci, la commande par l'un des otages, restaurateur étoilé, d'un repas à base de plateaux de fruits de mer qui régale les otages, et laisse les braqueurs médusés. Ils ne sont pas les seuls, car le spectateur peut se demander, à ce moment-là, ce que les auteurs ont fumé pour pondre une telle aberration ! Sans compter que la préparation et la livraison de cette avalanche de délices a dû être effectuée en moins de dix minutes, ce qui constitue certainement un record du monde ! En revanche, lorsque le vieux client fait une crise cardiaque, personne ne songe à effectuer un massage cardiaque. Bravo le réalisme ! Ne parlons même pas de la distorsion du temps, qui fait que le chronomètre décompte une heure avant que la porte des coffres ne se déverrouille, tandis que les pendules affichées décomptent plus de deux heures. Mais, outre des dialogues basiques et une accumulation forcenée d'invraisemblances qui défie l'entendement, le pire dans cette entreprise demeure sans doute le fait que certaines situations provoquent des éclats de rire à la place des émotions fortes censées être véhiculées par les évènements. Heureusement que certains personnages (Bahktiar, Agnès...) parviennent à surnager tant bien que mal dans cette histoire délirante qui, sans eux, serait un naufrage presque absolu...
   
Bernard Sellier