Au secours, j'ai 30 ans, film de Marie-Anne Chazel, commentaire

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Au secours j'ai 30 ans !,
        2004, 
 
de : Marie-Anne  Chazel, 
 
  avec : Pierre Palmade, François Morel, Marthe Villalonga, Giovanna Mezzogiorno, Nathalie Corré, Franck Dubosc,
 
Musique : Pascal Andreacchio

  
 
Yann (Pierre Palmade), Kathy (Giovanna Mezzogiorno) et Tara (Nathalie Corré) ont vécu toute leur enfance sur l'île de Groix. Ils se sont juré entraide pour toute la vie. Une vingtaine d'années plus tard, ils habitent Paris, et leur vie n'est pas franchement une réussite. Yann trouve un certain équilibre dans sa liaison avec Alfredo (Michel Scotto di Carlo), mais Tara, flanquée d'un Thomas (François Morel) aussi macho qu'abruti, prend de l'embonpoint, tandis que Kathy fuit tant qu'elle peut la compagnie des hommes... 
 
 Pour sa première réalisation, Marie-Anne Chazel a jeté son dévolu sur la crise de la trentaine. C'est là une certaine originalité, car, le plus souvent, ce sont les crises de la quarantaine ou de la cinquantaine qui font les choux gras des scénaristes. Trève de plaisanterie, l'histoire ne sort en rien des sentiers bien connus et beaucoup (re)battus. Si les acteurs sont dans le (bon) ton de cette comédie vaguement dramatique (avec une mention spéciale pour la beauté de Giovanna Mezzogiorno...), ils ne servent au spectateur qu'une composition caricaturale, aux séquences très vite oubliables. Une certaine agitation tient lieu de rythme, les dialogues sont à l'emporte-pièce, la mélancolie et le drame pointent subrepticement le bout de leur museau, mais sont vite noyés dans une gouaille racoleuse, et les bons sentiments prennent une allure aussi simpliste que poussiéreuse. Pour une fois, Marthe Villalonga ne plonge pas dans l'extraversion des mères castratrices ("Nous irons tous au Paradis") qui ont fait sa célébrité. En revanche, Franck Dubosc, en comédien raté, ringard, émule de Casanova, en fait beaucoup dans le m'as-tu-vu machiste. Un grand nombre (trop) de personnages virevoltent autour du trio, la plupart ne servant qu'à meubler la trame, fort superficielle et ajourée, il faut le reconnaître. Quelques moments sympathiques viennent heureusement, de ci, de là, revigorer un assemblage pâlichon.
   
Bernard Sellier