Au suivant, film de Jeanne Biras, commentaire

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Au suivant !,
       2005, 
 
de : Jeanne  Biras, 
 
  avec : Alexandra Lamy, Clovis Cornillac, Juliette Roudet, Jerry Rudes, Rastko Jankovic,
 
Musique : Nicolas Errèra

 
 
Joséphine Messner (Alexandra Lamy) vient de créer, avec son amie Lucille (Juliette Roudet) un cabinet de casting. Les débuts sont difficiles. Les candidats passent, et, surtout, trépassent, car les exigences des deux jeunes femmes sont élevées. Elle rencontre un jour Bernard Dimanche (Clovis Cornillac), qui occupe de multiples fonctions entre incinérateur de chiens, père veuf, et acteur. Une nuit de déprime, elle accepte de recueillir chez elle un émigré du Kossovo, Emil (Rastko Jankovic), mais, le lendemain, elle se retrouve à la porte de son appartement, l'hôte s'étant érigé en propriétaire ! Tout ne va donc pas pour le mieux dans la vie de la charmante esseulée... 
 
 Comme souvent dans ce type de film, les débuts se font sur les chapeaux de roue. Presque trop, d'ailleurs, car l'agitation frénétique sent l'artificiel. Mais, bon... l'énergie est là, la vie aussi, même l'humour décapant. Puis divers personnages interviennent, un peu à la va comme je te pousse. Le scénario se ramifie, perd le peu de structure qu'il avait, part dans diverses voies, plus ou moins convaincantes. Le côté positif, c'est celui de Clovis Cornillac, décidément générateur de surprises (voir "Brice de Nice"), de folie douce et de plaisir. Son personnage flotte au gré des événements, semblable en cela à tous les rôles secondaires (et même primaires), qui donnent l'impression d'être des funambules, des pantins, guidés par des fils invisibles, sans qu'une intention ou une direction claires conduisent les mouvements. Mais il a pour lui une constance dans l'art d'imposer son magnétisme, qui le rend intensément vivant et immédiatement captivant. Le côté négatif, c'est celui de Riley (Jerry Rudes), le réalisateur obsédé, ou même celui d'Emil, dont les caricatures frisent le superficiel primaire et opportuniste. C'est également l'histoire qui se montre amusante, grâce à l'abattage d'Alexandra Lamy, mais guère passionnante. Un amoncellement de petites saynètes rigolotes ne composent pas forcément un tout mémorable ou même enthousiasmant. Tout à fait le genre de comédie légère comme une plume, dont on ne garde que deux ou trois vagues images pendant quelques jours...
   
Bernard Sellier