Brice de Nice, film de James Huth, commentaire

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Brice de Nice,
          2005,  
 
de : James  Huth, 
 
  avec : Jean Dujardin, Alexandra Lamy, Clovis Cornillac, Bruno Salomone, Elodie Bouchez,
 
Musique : Bruno Coulais


 
Lire le poème (CinéRime) correspondant : ' Con cassé '

 
Brice Agostini, dit Brice de Nice (Jean Dujardin) est un grand enfant de niveau mental CE1, surfeur impénitent, qui a visionné 1614 fois "Point Break" et attend "LA" vague dans le port de Nice. Etant donné qu'elle n'arrive pas très souvent, sa principale occupation est de "casser" des adversaires grâce à ses (bonnes ???) réparties. Il rencontre un jour Marius Lacaille, dit Marius de Fréjus (Clovis Cornillac). Tous deux se retrouvent à Hossegor où doit avoir lieu une compétition internationale de surf. Le rêve ! Mais à la première minute de mise à l'eau, le méga Brice se prend sa planche dans la gueule. Bon, ben... euh... c'est tout... Ah, non, il y a aussi une histoire de pieds (beaux ?) et d'oreilles éléphantines... 
 
 Comme je m'ennuyais intensément devant les soi-disant vannes impayables du grand Brice aux cheveux filasse, une réflexion profonde m'est venue : l'idée, certainement déjà mise en application cent fois, d'une thèse sur l'appréciation du comique. Ainsi que cette question à la quelle Einstein lui-même n'aurait peut-être pas su répondre : existe-t-il des récepteurs particuliers, individuels, personnalisés, qui déclenchent le réflexe des zygomatiques ? Autrement dit, les humanoïdes qui se gaussent devant les pitreries de Jerry Lewis, qui se tiennent les côtes devant les grimaces Funésiennes, qui pissent de rire en écoutant les proclamations machistes de Jean-Marie Bigard, qui se roulent par terre en contemplant les calamiteux Kad et Olivier dans "Mais qui a tué Pamela Rose", qui s'étouffent de jubilation devant les conneries démentielles de Jackass, ou, a contrario, ceux qui ressentent des frissons de jouissance devant les sentences Alléniennes, voire Audiardesques, sont-ils tous dotés des mêmes circuits neuronaux ? Voilà un problème passionnant, cosmique, universel, d'autant plus que l'on n'est pas près d'en découvrir la solution ! 
 
 Pour en revenir à "l'oeuvre" concernée, force est de reconnaître qu'une originalité certaine est là ! Le grand Brice prendra sans conteste sa place sur le podium des cons avérés et autosatisfaits. Le réalisateur n'a pas ménagé son monteur, qui a dû ressortir de l'épreuve aussi agité qu'un Parkinsonien. C'est du clip permanent, haut en couleurs, respectant les règles du genre, à savoir : pas de plan de plus de trois secondes. †a s'agite dans tous les sens, ça braille tous azimuts, ça éructe des borborigmes, au point qu'on ne comprend pas toujours ce qui se jacte, mais, franchement, ce n'est pas gravissime, vu le niveau des dialogues. On comprend tout de même "cassé", et "ça farte ?", ce qui constitue le moteur principal de l'histoire. Quelques filles superbes apparaissent, disparaissent, quelques mecs abrutis aussi... Ce maelström a tout de même le mérite d'être en osmose avec le délire des personnages (le "casse" de la banque en comédie musicale !...). Le problème, en ce qui me concerne, est que je n'ai strictement rien trouvé d'hilarant dans ce foutoir. Et pourtant, j'avais pris soin de guérir constipation et hémorroïdes depuis quinze jours, en prévision de ce moment unique ! Si, tout de même, peut-être un sourire et demi, grâce à Clovis Cornillac. Le comble, c'est que, plus d'une fois, j'ai eu envie de me "casser", et que je n'ai même pas réussi à le faire ! J'ai tenu jusqu'au bout... Un exploit ou une défaite ? À voir...!
   
Bernard Sellier