Aux yeux de tous, film de Billy Ray, commentaire

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Aux yeux de tous,
      (Secret in their eyes),     2015, 
 
de : Billy  Ray, 
 
  avec : Chiwetel Ejiofor, Nicole Kidman, Julia Roberts, Alfred Molina, Dean Norris, Michael Kelly,
 
Musique : Emilio Kauderer


 
2002. Carolyn (Zoe Graham), fille de Jessica Cobb (Julia Roberts), agent antiterroriste, est retrouvée assassinée près d'une mosquée surveillée par les autorités. Un collègue de Jessica, Ray Kasten (Chiwetel Ejiofor) est sûr d'avoir trouvé le coupable en la personne d'un jeune homme, Marzin (Joe Cole). Il l'arrête mais l'homme est libéré par la police parce qu'il est un indic efficace...
 
 Directement inspiré du remarquable film de Juan Jose Campanella «Dans ses yeux», l'œuvre de Billy Ray transpose l'action, originellement située dans l'Argentine de 1974, et l'installe aux États Unis dans la période paranoïaque post 11 septembre. Tous les services sont en panique, redoutent une réplique des terroristes, et sont prêts à laisser partir un assassin s'il est susceptible de leur fournir la plus petite information sur les cellules dormantes. Le souvenir du film de 2009 s'est un peu estompé dans ma mémoire, mais il est évident que ce remake américain ne joue pas dans la même catégorie superlative. Est-il pour autant méprisable ? Non. Bien qu'ait été retenu le choix d'un scénario assez alambiqué, qui mêle de façon parfois brouillonne passé et présent, il n'en demeure pas moins que la passion, l'obsession qui est chevillée au corps de Jessica et de Ray, ne peuvent laisser indifférent. Même si la rage compulsive de ce dernier appartient davantage, dans son expression visuelle,  au registre du superficiel qu'à une véritable quête intérieure, son intégration au processus de deuil, conduit parallèlement par la mère de Carolyn, crée une réaction chimique intense et poignante. De ce point de vue, le dénouement à double détente, que l'on peut juger artificiellement manipulateur, parvient tout de même à dégager une puissance émotionnelle indéniable. Dommage que le rôle dévolu à Nicole Kidman soit aussi terne. En contrepartie, Julia Roberts se montre aussi intense que poignante. 
   
Bernard Sellier