A beautiful day, film de L. Ramsay, commentaire

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A beautiful day,
       (You were never really here),     2017, 
 
de : Lynne  Ramsay, 
 
  avec : Joaquin Phoenix, Judith Roberts, Vinicius Damasceno, John Doman, Alex Manette, Frank Pando, Ekaterina Samsonov,  
 
Musique : Jonny Greenwood

   
 
Joe (Joaquin Phoenix) effectue des 'boulots' pour John McCleary (John Doman). Un jour ce dernier le charge de retrouver Nina (Ekaterina Samsonov), fille du Sénateur Albert Votto (Alex Manette), qui a l'habitude de fuguer. Joe retrouve la fillette, mais il reçoit une balle et celle-ci est à nouveau kidnappée... 
 
 Sophistication, esbroufe et violence. Ce sont les trois qualificatifs qui viennent immédiatement à l'esprit lorsque les 80 minutes du film sont terminées. Mais il est facile d'en trouver d'autres : artificialité à tous les étages, absence totale de spontanéité, gratuité, complaisance, outrance... Quand on voit que le film a reçu le prix du scénario à Cannes, même si l'on n'est plus vraiment surpris des choix souvent atypiques que nous réservent les jurys, on croit quand même rêver ! Tout cela pour une histoire qui tient sur un timbre poste et fonde toute son efficacité sur la personnalité de Joe, quasi mutique et proche de la psychose. 
 
 Dire que Joaquin Phoenix ( qui a reçu le prix d'interprétation ) est époustouflant dans cette incarnation brute de décoffrage, ce n'est qu'évidence. Mais hormis cela, on ne peut qu'être horripilé par les partis pris narratif et visuels de cette création qui veut résolument se démarquer du tout venant coûte que coûte. A savoir avalanche d'hyper gros plans, accumulation de flashback arbitraires, puisque le spectateur ne sait rien de ce personnage quasi autiste, étirement des plans, bruitages à l'esbroufe... Encore faudrait-il pour que ce maniérisme ait la possibilité de fonctionner un tant soit peu, qu'il y ait un minimum d'authenticité et de sincérité dans ce drame aussi improbable qu'artificiel. Ce qui n'est jamais le cas. Ce sont les fioritures et les astuces de montage qui meublent l'oeuvre. Et pas un personnage, même la fillette, n'attire une quelconque empathie. C'est presque un exploit. On en viendrait presque à regretter la brutalité épidermique sauvage d'un 'Revenge', ce qui est un comble.
   
Bernard Sellier